Le voyage, prévoyant de relier Vladivostok à Moscou en Lada Niva, automobile tout-terrain de production russe, leur a déjà permis d'explorer les villes de Vladivostok et de Khabarovsk et de conclure que la Russie était «pour le moins surprenante», ainsi que de tirer de nombreuses autres conclusions dont ils ont fait part à Sputnik.
Des découvertes sur le peuple russe
«Il est vrai que les Russes ne sourient pas autant que les Européens, mais seulement au premier abord. Une fois la glace brisée, ils deviennent très amicaux», a confié Arthur.
En même temps, contrastant avec la bienveillance de certains (leur concessionnaire Lada ou leurs hôtes), la nonchalance d'autres a été aussi parfois apercevable, par exemple, sur les aires d'autoroutes ou parmi les habitants des villes isolées de l'Extrême-Orient russe, se rappellent-ils. Ils ont également observé de la retenue (ou dévouement?) chez des serveurs et serveuses qui leur ont paru «froids et transactionnels».
«Dans l'ensemble, les Russes sont chaleureux et veulent montrer la Russie sous leur meilleur jour», estime Alexandre, ajoutant que «Du côté des "Russes bienveillants", il y a une grande curiosité à notre égard. On nous pose beaucoup de questions sur notre origine, les raisons de notre voyage, et ce qui revient surtout c'est: "pourquoi une Niva?". Nous leur expliquons donc que nous aimons beaucoup cette voiture russe des plus authentiques. Elle nous permet de nous fondre dans la masse, de nous sentir plus proches des locaux».
De plus, il y a une forme de politesse et de respect sur la route qu'ils ont particulièrement appréciée: «Les véhicules plus lents se mettent sur le côté pour laisser passer les plus rapides, ces derniers les remerciant en allumant leurs feux de détresse pendant quelques secondes».
En somme, leur expérience en Russie leur a appris la nécessité de briser la glace: «Une fois cette barrière franchie, les Russes sont accueillants, amicaux et bienveillants», assurent-ils.
Qu'en est-il de la prétendue dangerosité de la Russie?
Globalement, lorsqu'on essaye de récolter des informations sur la Russie, on trouve des sources contradictoires et il est difficile de se forger une opinion, souligne Arthur. Il propose de prendre l'exemple de la route qui relie Khabarovsk à Tchita. Avant d'entamer leur LadaTrip, les deux voyageurs ont entendu dire qu'elle pouvait être dangereuse, qu'il arrivait que des voitures se fassent braquer — mais ils ont aussi entendu que les problèmes relevaient du passé. Comment ont-ils vécu cette portion de la route?
«Nous avons fait la route paisiblement, mais avons tout de même remarqué la présence d'un garde armé à chaque station-service. Nous pensons que la Russie a beaucoup changé ces dernières années. Finalement, il faut aller à l'aventure, oser, et rester en alerte», résument les interlocuteurs de Sputnik.
Vladivostok et Khabarovsk: entre «diversité vue nulle part ailleurs» et «dynamisme»
Dans les villes visitées, Alexandre et Arthur ont pointé deux choses principales qui leur ont sauté aux yeux dès les premiers instants.
À Vladivostok, c'est la «diversité ethnique et culturelle de la ville vue nulle part ailleurs», une «cohabitation entre les Russes caucasiens, les populations originaire d'Asie de l'Est (Chinois, Coréens) et les migrants économiques d'Asie centrale»:
«La meilleure vitrine sur cette diversité est très certainement le marché-bazar à la périphérie de la ville. Pour l'anecdote, Alexandre et moi y avons négocié en plusieurs langues alors que nous faisions nos achats: mandarin [pour Alex, ndlr] et russe [pour Arthur, ndlr]. Et parfois, nos interlocuteurs nous ont répondu avec un mélange des deux langues», racontent-ils.
La ville de Khabarovsk leur a de son côté réservé une «agréable surprise»: son dynamisme. «Pour l'anecdote, on peut observer sur le billet de 5.000 roubles les deux monuments caractérisant la ville. Nous devons aussi ici mentionner notre intrépide hôte CouchSurfing, qui nous a fait découvrir des lieux cachés et bars très folkloriques».
Pour le moment, ils ont découvert la diversité naturelle et urbaine de l'Extrême-Orient et de la Sibérie de l'est.
«Les paysages sont absolument splendides, luxuriants dans l'ensemble, très variés. Nous avons vu des panoramas évoquant l'idée qu'on se fait de la savane, et un peu plus loin des forêts à perte de vue. En particulier, la route menant à Tchita [depuis Khabarovsk encore plus à l'est, ndlr] est grandiose: on peut imaginer une simple voie à double sens, à perte de vue, entourée de part et d'autres d'un océan de conifères gorgeant les vallées se succédant».
Concernant les villes, les voyageurs constatent «l'atmosphère post-soviétique» omniprésente:
«On pourrait la qualifier d'une imposante beauté urbaine, mélancolique d'un passé glorieux», concluent les Français.