«Davantage qu’un virage à angle droit, c’est une courbe longue et souple, qu’on emprunte à vitesse réduite mais régulière», écrit dans son éditorial dans les pages du Figaro Isabelle Lasserre.
Ainsi, estime-t-elle, la première rencontre entre Vladimir Poutine, tenue au printemps 2017 à Versailles, a «brisé les glaces de l’hiver». Les relations se sont ensuite réchauffées en 2018, lors de leur réunion à Saint-Pétersbourg, où le Président français a reconnu «le caractère et le destin européen» de la Russie et «a pris acte du "rôle croissant" joué par» ce pays «dans le monde et au Moyen-Orient», lit-on dans la publication.
«La dernière pièce de la triade fut jouée à Moscou, pendant la finale de la Coupe du Monde, où Vladimir Poutine et Emmanuel Macron ont trouvé un débouché concret au nouveau lien franco-russe», est-il indiqué.
«Tous les chemins mènent à Moscou. En tout cas ceux qui partent du Levant», écrit la journaliste qui constate que contrairement à François Hollande, qui a posé le départ de Bachar el-Assad comme préalable aux négociations, Emmanuel Macron a levé cette condition.
«C’est la "realpolitik" du Président français: prendre en compte la nouvelle donne en Syrie, qui penche désormais du côté de la Russie et du régime syrien. Alors que l’influence de la diplomatie française a été marginalisée en Syrie, Emmanuel Macron veut refaire de l’Hexagone une "puissance d’équilibre", une force médiatrice parlant à tous les acteurs et notamment à la Russie, devenue incontournable dans la région», poursuit-elle.
Rappelant que cette opération humanitaire conjointe ne fait pas l’unanimité en France, elle estime pourtant qu’avec ce programme «Paris prend acte du fait que Bachar el-Assad et la Russie ont gagné militairement la guerre en Syrie».