«Ce que nous voulons, dans la réforme de la zone euro, c'est de mettre des outils en place qui permettent une certaine stabilité et qu'en même temps il y ait des mécanismes qui permettent que la vie des européens ne soit pas touchée par une nouvelle crise», déclarait à ce propos Pere Joan Pons, député du Parti socialiste espagnol (PSOE) pour les Baléares.
«Cette rencontre a pour but de renforcer les liens entre l'Espagne et la France et de piloter ensemble cette nouvelle période européenne.»
Une nouvelle période qui passe par la gestion de la crise migratoire. Le jour même, plus de 600 migrants avaient forcé la frontière de Ceuta, pourtant l'une des plus protégées au monde, en lançant de la chaux vive sur les gardes-frontière.
Imágenes de la violenta avalancha de inmigrantes en Ceuta. En su asalto a la valle, los subsaharianos se han enfrentado a las fuerzas de seguridad usando cal viva y lanzallamas caseros. pic.twitter.com/M2ZtEb6SPc
— EL MUNDO (@elmundoes) 26 июля 2018 г.
Images du violent déferlement de migrants à Ceuta. Pendant leur assaut contre les clôtures, les subsahariens ont affronté les forces de sécurité en utilisant de la chaux vive et des lance-flammes artisanaux.
Et pour répondre à cette crise, qui a été l'une des priorités de la rencontre, les dirigeants français et espagnol ont rappelé que «la solidarité et le respect des droits de l'Homme devaient prévaloir».
«Sur l'immigration je pense qu'il y a eu un tournant avec l'arrivée de Pedro Sánchez au gouvernement espagnol, qui a été vue ou perçue lors de la rencontre informelle à la fin du mois de juin et avec le symbole de l'Aquarius», analysait Pere Joan Pons.
S'opposant drastiquement à Matteo Salvini, le ministre de l'Intérieur italien qui a refusél'accès aux ports italiens à un bateau qui avait porté secours à plus de 600 migrants, le chef du gouvernement espagnol avait rapidement offert à l'Aquarius d'accoster à Valence. Une façon d'alerter ses partenaires sans trahir ses valeurs, selon Pere Joan Pons:
«Le cas de l'Aquarius est un symbole et les symboles comptent. Ce qui a été fait, c'est de focaliser l'attention sur un cas concret pour rendre visible un cas généralisé pour les pays du sud de l'Europe.»
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si, pour son premier déplacement officiel à l'étranger, Pedro Sanchez avait choisi Paris, quitte à rompre avec la tradition du locataire de la Moncloa, la résidence officielle des chefs d'État espagnols.
«Historiquement, la première visite d'un nouveau gouvernement espagnol est au Maroc. Pourtant la première visite de Pedro Sánchez a été en France, pour rencontrer M.Macron. Je crois qu'il y a une volonté claire de l'Espagne d'occuper son rang au niveau européen», expliquait le député Pons à Sputnik.
En à peine plus d'un mois, c'est la quatrième fois que les dirigeants français et espagnols se rencontrent, la seconde dans un cadre bilatéral.