«Macron est proche du parti socialiste en Espagne sur les sujets européens. Il a un agenda plus libéral qui sera une ligne rouge, mais il y a des sujets qui nous rapprochent, comme la transition écologique, la construction européenne.»
Alors que la gauche espagnole se construit, selon le député, autour d'une «tradition social-démocrate classique», Emmanuel Macron a créé un parti dont l'idéologie peu définie au moment de la présidentielle permettait de ratisser large.
«La gauche espagnole mélange la volonté d'aller de l'avant avec les droits sociaux et ce que l'on appelle le pilier social: la lutte contre la précarité, la loi sur la dépendance, etc. Je pense que Macron a monté un parti "catch-all", contre le modèle classique et en même temps contre la peur populiste du Front national.»
Au-delà des divergences de leurs idées politiques, le député socialiste des Baléares estime que les situations politiques ne sont pas non plus comparables parce qu'il s'agit de «processus différents» en France et en Espagne.
«Je pense que monsieur Macron est arrivé dans une situation critique — il a été élu entre Trump et Merkel — et à cette époque nous avions l'impression que l'insurrection globale allait balayer les partis traditionnels […] Malgré tout, en Espagne, les partis traditionnels ont réussi à ne pas devenir résiduels.»
Et puis, Pedro Sanchez, aussi flamboyant qu'il paraisse après moins de deux mois à la tête de l'exécutif espagnol, gouverne en minorité avec 84 députés sur 350 et doit par conséquent faire de nombreux compromis, tandis qu'Emmanuel Macron bénéficie de la majorité absolue, ce qui lui permet de faire passer ses lois sans difficultés.