Les deux vice-présidents du Conseil italiens, Matteo Salvini et Luigi Di Maio, s'en sont pris au Président français à cause de ses déclarations à propos du problème migratoire. Samedi, lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, Emmanuel Macron a déclaré que l'Italie n'avait pas «la même pression migratoire que celle qu'elle avait l'année dernière».
«Si pour l'arrogant Président Macron ce n'est pas un problème, nous l'invitons à cesser ses injures et à manifester au contraire une générosité concrète en ouvrant de nombreux ports de France et en laissant passer les enfants, les hommes et les femmes à Vintimille [une ville sur la frontière franco-italienne, ndlr]», lit-on dans son communiqué.
Selon lui, «si l'arrogance française pense transformer l'Italie en camp de réfugiés pour toute l'Europe, peut-être en versant quelques euros de pourboire, elle se fourvoie complètement».
L'autre vice-président du Conseil et ministre du Développement économique, du Travail et des Politiques sociales Luigi Di Maio s'est aligné sur les propos de M.Salvini.
«Les déclarations de Macron sur le fait qu'il n'y a pas de crise migratoire en Italie démontrent qu'il est complètement déconnecté de la réalité», a ainsi jugé sur sa page Facebook M.Di Maio.
D'après lui, l'Italie fait face à une situation migratoire d'«urgence», alimenté notamment par la France qui poursuit des «expulsions sur la frontière».
«Macron pose la candidature de son pays à devenir l'ennemi numéro un de l'Italie sur la question migratoire», a-t-il conclu.
Samedi, à l'issue de leur rencontre, Emmanuel Macron et Pedro Sanchez ont avancé une idée de la mise en place de «centres fermés sur le sol européen dès le débarquement» des migrants. Ils entendent présenter leur projet à leurs partenaires européens lors du mini-sommet qui doit se tenir ce dimanche à Bruxelles.
La question migratoire s'est accentuée sur fond de l'affaire de l'Aquarius. Ce navire humanitaire qui transportait 630 migrants, a terminé le 17 juin sa route à Valence, en Espagne, après une errance d'une semaine en Méditerranée provoquée par le refus de l'Italie et de Malte de lui ouvrir leurs ports.