Lors des manifestations populaires qui ont eu lieu le 22 juillet des deux côtés de la frontière algéro-marocaine pour réclamer la réouverture de cette dernière fermée par les autorités algériennes depuis 1994, trois personnes, dont le journaliste du quotidien El Watan Chahreddine Berriah, ont été retenues pendant deux heures par des gendarmes algériens.
«Nous avons été séquestrés, moi, un représentant de la LADDH [la Ligue algérienne des droits de l'Homme, ndlr] de Tlemcen Faleh Hammoudi et un activiste de la société civile de Maghnia, Ahmed Belkhir, pendant deux heures», a déclaré le journaliste, cité par le journal El Watan dans son édition du 22 juillet.
La frontière algéro-marocaine est fermée à tout passage depuis l'attentat du 24 août 1994 dans l'hôtel Atlas Asni de Marrakech perpétré par des Français d'origine algérienne et attribué par le Maroc aux services secrets algériens. Après l'attentat, le Maroc a renvoyé du royaume les ressortissants algériens sans carte de séjour. Les autorités du pays ont en outre instauré un visa obligatoire pour les Algériens désirant se rendre sur le territoire marocain. L'Algérie a réagi en fermant la frontière terrestre.
Alger s'oppose toujours à sa réouverture malgré la levée de l'obligation de visa par le Maroc le 31 juillet 2004. Les autorités algériennes conditionnent la réouverture de la frontière au règlement de certains dossiers, dont ceux de la drogue, du terrorisme et du trafic d'êtres humains.