Ces dernières années, plusieurs expériences ont révélé des anomalies dans les spectres des rayons cosmiques. En particulier, les spécialistes ont découvert un flux élevé d'antimatière (positrons et antiprotons), et un changement du rapport du flux de protons et d'hélium en fonction de leur énergie (ce qui ne devrait pas se produire avec une seule source de rayons). De plus, des anomalies ont été découvertes dans l'anisotropie (irrégularité des propriétés du milieu) des rayons cosmiques.
D'après la nouvelle théorie élaborée avec la participation du MEPhI, de l'Institut de physique de Trondheim (Norvège), du Département d'astronomie de l'université de Genève, de l'Université Paris-Diderot (France) et de l'Observatoire de la Sorbonne (Paris), l'une des principales raisons des anomalies observées est l'explosion d'une supernova dans le voisinage du Système solaire.
Comme l'a expliqué le professeur du MEPhI Dmitri Semikoz, co-auteur de la théorie publiée dans la revue Physical Review, "l'explosion de la supernova s'est produite il y a environ 2-3 millions d'années à une distance d'environ 220-450 années-lumière du système solaire (soit 50-100 fois la distance jusqu'à l'étoile Proxima Centauri la plus proche du Soleil)".
"Si l'événement décrit se reproduisait, des changements climatiques globaux attendraient la Terre, ainsi qu'une hausse significative du niveau de radiation. Si une supernova explosait 10 fois plus près, les conséquences seraient catastrophiques pour la vie sur notre planète", déclare Dmitri Semikoz.
"En fonction de la distance jusqu'à la supernova, tout le vivant mourrait partiellement, voire entièrement sur Terre", souligne le professeur du MEPhI.
Plus tôt, Dmitri Semikoz, en collaboration avec des collègues américains et européens, avait montré que le "bombardement" de la Terre par des rayons cosmiques suite à l'explosion de supernovas à une distance de 300-600 années-lumière il y a environ 3,2 et 8,7 millions d'années avait déréglé l'"horloge biologique" des animaux et accéléré l'évolution biologique de notre planète suite à une hausse significative du nombre de mutations provoquées par l'augmentation du niveau des radiations.