«Cette supernova viole toutes les règles selon lesquelles, comme on le pensait, vivaient ces objets. C'est le plus grand mystère cosmique que j'ai dû résoudre depuis des décennies en regardant les explosions d'étoiles», a déclaré Iair Arcavi, de l'Université de Californie, à Barbara (États-Unis), commentant la découverte récente.
Vie et mort dans l'espace
Les supernovas explosent à la suite d'un effondrement gravitationnel des étoiles massives, lorsque le lourd noyau de l'étoile rétrécit et crée une onde qui émet une substance légère provenant des couches extérieures de l'étoile dans l'espace ouvert. En conséquence, une nébuleuse gazeuse incandescente est formée, qui continue à se dilater pendant un certain temps après l'explosion.
Il y a deux ans, Arcavi et ses collègues ont trouvé une supernova de deuxième type assez ordinaire dans la constellation de la Grande Ourse, iPTF14hls, qui a explosé dans l'une des galaxies voisines, à environ 400 millions d'années-lumière de la Terre, racontent les scientifiques dans la revue Nature.
Selon les attentes des scientifiques, le cocon de gaz et de poussière devait disparaitre dans environ 100 jours après la détection de l'éclat, mais cela ne s'est pas produit six mois ou même un an après la découverte de l'iPTF14hls. De plus, le spectre, la luminosité et la température des restes de la supernova n'ont pas changé pendant plus de 600 jours, ce qui est un phénomène extrêmement inhabituel pour une étoile décédée.
Un tel «comportement» de la supernova a intrigué les scientifiques, qui ont entamé une étude détaillée de son environnement et une recherche des photos de ce qui aurait précédé cette explosion, en analysant les images d'archives de la constellation de la Grande Ourse obtenues par des télescopes terrestres et orbitaux au cours des cent dernières années.
L'aube des «morts-vivants»
Ces recherches ont permis la découverte de deux choses inhabituelles qui ont affiné la nature potentielle de l'objet mystérieux qui a généré cette supernova anormale. Tout d'abord, les scientifiques ont découvert à proximité de l'iPTF14hls des traces d'une autre supernova qui a explosé il y a entre 50 et 70 ans et qui n'a pas conduit à la destruction de l'étoile elle-même.
On pense que les supernovas de ce type sont apparues aux premiers stades de la vie de l'univers à la suite des explosions des premiers astres célestes, entièrement constitués d'hydrogène et d'hélium. Ils étaient beaucoup plus lourds que les étoiles modernes, étant de 200 à 300 fois plus lourdes que notre Soleil.