1.514 quartiers prioritaires, 5,4 millions d'habitants et un taux de chômage deux fois et demie plus élevé que sur le reste du territoire. Pour en finir avec les inégalités, le gouvernement a présenté son «plan de bataille» pour les «quartiers de reconquête républicaine», concentré sur la sécurité, l'éducation et l'emploi, notamment pour faciliter l'accès à des stages de troisième.
«Il y a un décalage entre la prise de conscience politique et les actions concrètes. Souvent, on en reste à des formes de communication politique. Il y a une forme d'hypocrisie que l'on a souvent soulevée.»
Lors de son discours sur la politique de la ville à Tourcoing en novembre 2017, Emmanuel Macron avait appelé à une «mobilisation nationale» pour les quartiers définis comme «prioritaires»: c'est ce plan qui a été présenté mercredi 18 juillet en Conseil des ministres.
«2 milliards d'euros pour l'emploi des jeunes sans qualification et des chômeurs longue durée, ça peut agir. C'est un peu un mix entre communication et des choses qui, si elles sont mises en place, peuvent avoir des effets.»
Si les intentions sont louables, il ne faut «oublier que la pauvreté se joue aussi ailleurs que dans ces quartiers. Il ne faut utiliser les quartiers prioritaires comme territoire de la pauvreté, car ne n'est pas vrai», met en garde M.Maurin.
«Le danger est de confondre les territoires les plus pauvres, et là où vivent les pauvres vivent en général, et l'utiliser comme de la communication.»
Afin de faciliter l'accès à l'emploi, une «plate-forme des stages» verra le jour, pour mettre en relation élèves et entreprises. Elle devrait être lancée «très rapidement», a annoncé l'Élysée, qui souhaite assurer 30.000 «stages de qualité»: la moitié de ces stages seront proposés par la fonction publique, l'autre par des entreprises.
«Au moins, cette majorité-là elle se pose la question» tranche M. Maurin. En général, «Le collège est incapable de vous donner des adresses, il n'a rien recensé […] Pourquoi faire compliquer quand on peut faire simple.»
Le gouvernement prévoit également de renforcer la sécurité, avec le déploiement de 13.000 postes de policiers et de gendarmes, et la création de délégués chargés du lien entre les jeunes et les forces de l'ordre.
Création? Une mesure qui ressemble beaucoup à celle créée dans le cadre du plan «Espoirs banlieues» en 2008.