«Voulez-vous avoir le passeport russe?» Telle est la question la plus souvent posée à la star du grand écran Samy Naceri qui vit depuis 11 mois en Russie.
«J'ai pas besoin de passeport russe comme je l'ai déjà dit dans plusieurs interviews. Être russe pour moi, c'est un état d'esprit c'est-à-dire que tu peux être Portugais, Espagnol, Algérien, Marocain et que tu vis en Russie et que tu t'adaptes à la vie quotidienne russe.»
Samy Naceri est persuadé qu'il y a un lien particulier entre la France et la Russie:
«…Pour ma part, je suis pas dedans, donc je fais pas de politique, donc je sais pas, je connais pas le dessous des cartes, mais je connais le citoyen russe pour être allé dans les karaokés, dans les restaurants, un peu partout, les chanteurs français, les chanteuses françaises et tout ça, on aime beaucoup, le cinéma français, les acteurs français. On a eu des rétrospectives au Festival international du cinéma de Moscou (où Samy Naceri a été l'invité d'honneur et le président du jury de court-métrages, ndlr) avec des vieilles images en noir et blanc où on voyait Catherine Deneuve, Yves Montand, Simone Signoret. On a toujours été très proches, je veux dire. Justement la déléguée aux droits des enfants de la Fédération de Russie nous a dit qu'il y a même une commission spéciale, créée entre la Russie et la France qui s'occupe des droits des enfants. Donc on a plein de choses qui nous rapprochent, qui nous lient quelque part.»
Samy Naceri a d'ailleurs ressenti l'impact des sanctions dans sa propre chaire. Il a essayé de retirer de l'argent de sa carte VISA mais le distributeur ne l'a pas accepté.
«Mais comment ils font les touristes? Ceux qui veulent visiter Yalta parce que c'est super beau, c'est exceptionnel pour les touristes tout cela, pour ceux qui connaissent pas. Eh bien, justement, c'est fait exprès pour pas que les touristes y viennent», explique-t-il.
Avant de s'installer à Moscou, Samy Naceri a été invité en Crimée au 4e Forum international de la paix qui réunit des personnalités publiques et des hommes d'affaires de plusieurs pays européens. «Exceptionnel, les vagues qui montent, on se croirait au Monaco, Saint-Tropez», se rappelle l'acteur.
Pourtant, avant d'y venir, on lui déconseillait de vernir en Crimée considérant que c'est une destination, ce qui s'est avéré faux:
«C'est que j'ai des copains à moi qui m'ont dit: mais qu'est-ce que tu vas faire en Crimée? T'es fou! Tu vas te faire tirer dessus, etc. Ils ont une idée de la Crimée où il y a des check points partout, un peu comme en Israël. Mais j'ai dit: vous êtes des malades mentaux. J'ai dit: c'est super beau.»
Samy et son frère Larbi Naceri, acteur et scénariste, qui est «amoureux de la Russie, de sa culture et son histoire» au moins autant que Samy, préparent deux films qui seront tournés en Russie, et peut-être même en Crimée.
«On a plusieurs options. Après c'est le script qui va nous mener, ça c'est le travail de mon frère Bibi et des premiers assistants, et surtout des producteurs aussi. Je pense qu'au départ, puisque mon personnage, on ne va pas dévoiler tout le film, mais mon personnage finit dans une cité balnéaire, donc c'était intéressant d'aller sur Yalta ou d'aller sur Rostov ou peut-être Sotchi. Mais on a maintenant d'autres opportunités, peut-être d'aller tourner à Iaroslavl. Et puis surtout tourner à Moscou», conclut l'acteur.