La Russie et le foot? Il s’y connaît bien. Arrivé en Russie en septembre dernier, la vedette du cinéma français Samy Naceri a eu suffisamment de temps pour découvrir le pays et faire connaissance avec son peuple qu’il qualifie d’agréable et d’accueillant. Il reconnaît pourtant que les gens qui ne connaissent pas bien la Russie «ne comprennent pas trop» ce que lui et d’autres Français font ici. Mais le Mondial peut changer la donne.
«Je pense qu’il y a une désinformation au niveau de la communication quand ça arrive en France et je pense que le Mondial a servi à beaucoup, pour tous les Européens qui sont venus […] et qui ont côtoyé la population russe, les administrations russes, les restaurants russes, tout ce qui fait partie de la vie russe, je pense qu’ils vont être beaucoup étonnés, qu’ils vont rentrer en France et en Europe […] et qu’ils vont avoir une autre vision de ce qu’on a pu leur dire avant », explique-t-il.
À la question visant à savoir pourquoi les fans français n’ont pas été très nombreux à se rendre en Russie à l’occasion de la Coupe du Monde, il répond qu’il se peut qu’il s’agisse d’une crainte, notamment due à l’importante distance entre les deux pays. Et pourtant, souligne-t-il, tout a été fait pour faciliter la venue des fans étrangers.
«Je trouve que c’est un peu dommage parce qu’il y a plein de choses à voir, il y a la culture russe, le cinéma russe, le théâtre russe et puis tout ce qu’il y a maintenant – le rap russe, il y a plein de choses à découvrir qui sont carrément exceptionnelles qu’on ne sait pas quand on reste chez nous là-bas entre la Tour Eiffel et l’Arc de Triomphe».
Et de poursuivre qu’au lieu de rester chez eux devant leurs télés, ils auraient mieux fait de venir, ce qui leur aurait permis de découvrir la générosité des hommes russes et la gentillesse des femmes russes. «Au lieu d’écouter les médias ou leurs amis qui ont eu des mauvaises expériences», ils auraient pu se forger une idée par eux-mêmes comme beaucoup d’autres ont choisi de le faire.
«Moi, je dis qu’il ne faut pas écouter les médias de toute façon et puis les avis des uns et des autres. Moi, je suis […] comme Saint Thomas: je veux voir pour croire. Donc je vais là où on me dit ne pas aller, je vais y aller pour voir si c’est vrai», souligne-t-il.
D’ailleurs, Samy Naceri, lui-même footballeur quand il était jeune et ayant assisté à la Coupe du Monde 1998 en France, livre un avis extrêmement favorable sur l’organisation de ce grand événement sportif en Russie.
«On sait que la Russie est un grand pays de toute façon, mais franchement quand je vois ces grands écrans géants sur Arbat, sur les immeubles comme ils émettent des lumières avec les joueurs qui apparaissent, déjà ça, c’est hyper beau, ça met en valeur le Mondial, la Russie et l’organisation russe, et aussi la logistique pour les supporters, les trains gratuits, les bus gratuits, les fan clubs, les fan zones, tout ça – franchement, il y a rien à dire, c’est au top, c’est génial», relate-t-il.
Impossible d’aborder le thème du Mondial sans évoquer le jeu des Bleus qui disputeront dimanche l’ultime match du tournoi face aux Croates. Persuadé que le meilleur l’emportera, Samy avoue que le jeu présenté jusque-là par l’équipe de France est tout à fait digne des anciens joueurs de 1998 qui ont conduit la France au sommet du football mondial.
«Ils sont super techniques mais ils n’allaient pas assez presser le joueur. Je pense que c’est un manque à gagner. Mais sinon, il n’y a rien à dire», précise-t-il, avouant avoir pris plaisir à regarder les matchs de l’équipe.
Il n’exclut pas d’assister le 15 juillet d’assister à la finale, un match qui réunira au stade Loujniki, en plein cœur de Moscou, des dizaines de milliers de spectateurs et dix chefs d’État étrangers, dont Emmanuel Macron. Une réunion entre ce dernier et Vladimir Poutine étant au menu le jour-même, c’était l’occasion pour Sputnik d’interroger M. Naceri si un semblant de tendance positive pouvait être observée dans les relations actuelles entre les deux pays. Refusant d’aborder un quelconque thème politique, Samy se contente de déclarer qu’un rapprochement serait plutôt bon pour les citoyens des deux pays.