Le système de combat aérien du futur (SCAF) est le nom général d'un chasseur potentiel de 6e génération. On l'utilise tant au Royaume-Uni que pour le projet conjoint franco-allemand. Sa mise en service est projetée à l'horizon 2040.
«À l'heure qu'il est, aucun contrat n'est signé et il n'y a pas de feuille de route sur ce projet, mais il est prévu de la rédiger d'ici fin 2018. Quoi qu'il en soit, nous sommes persuadés que cela doit être un projet tout à fait européen», a déclaré à Sputnik Florian Taitsch, chargé des communications avec les médias d'Airbus Defence and Space.
Et d'ajouter que d'autres pays d'Europe, à part la France et l'Allemagne, pourraient y adhérer plus tard.
Au départ, il s'agissait d'un projet unique élaboré conjointement par le Royaume-Uni et la France, mais la décision de Londres de se retirer de l'Union européenne a remis en question leur coopération en la matière. Ainsi, en avril 2018, Airbus et Dassault Aviation ont signé un accord de coopération selon le projet SCAF qui ne mentionnait même plus Londres.
Selon le représentant d'Airbus, le Brexit ne se répercute pas directement sur la mise en œuvre du projet SCAF, la France et l'Allemagne le réalisant en toute indépendance.
Le chasseur américain de 5e génération F-35 qui est en train de conquérir le marché européen a été présenté comme un projet élaboré par les États-Unis en coopération avec d'autres pays, dont le Royaume-Uni. Cependant, l'essentiel des bénéfices est concentré dans Lockheed Martin, a tenu à préciser un autre interlocuteur de Sputnik, Dmitri Drozdenko, expert en aviation militaire et rédacteur en chef adjoint de la revue Arsenal Otetchestva.
«La mise au point de son propre matériel signifie pour l'Europe le rétablissement de ses propres industries aéronautiques à haute technicité, mais aussi le transfert du centre des bénéfices en Europe. C'est une question d'argent», a-t-il souligné.
Selon M.Drozdenko, la question de la participation de Londres au projet franco-allemand SCAF relève de la lutte pour des projets où il y a de l'argent à partager.
«Quand la France et l'Allemagne parlent de leur avion, on doit comprendre qu'elles le feront pour elles-mêmes et que l'argent restera dans ces pays. Quant au Royaume-Uni, il essaie, à mon avis, de rattraper le train qui part. Bien qu'il s'agisse d'un projet lointain, le risque de tensions est bien là», a résumé le spécialiste.
Début-juillet, le gouvernement britannique a signé un contrat de 12 mois avec la société BAE Systems afin qu'elle crée un «avion du futur» (SCAF).