Selon The Wall Street Journal, le service de messagerie électronique de Google Gmail, donne accès aux e-mails de ses utilisateurs à d'autres entreprises à des fins commerciales. De surcroît, même les développeurs élaborent des applications qui ont pour but de scanner le contenu des e-mails. Ces applications peuvent servir de comparateurs de prix dans les magasins en ligne ou de navigateurs GPS.
Il y a plusieurs entreprises dont les noms figurent dans le rapport. Mais Gmail n'est pas le seul concerné car d'autres services de messagerie électronique autorisent également les applications tierces. L'entreprise Return Path avoue avoir scanné les correspondances électroniques de plus de deux millions d'utilisateurs de Google, Microsoft et Yahoo!. Leurs employés analysent près de 100.000 courriels chaque jour afin de cibler ensuite leurs offres et produits en fonction des consommateurs.
Ces entreprises reçoivent un accès aux courriels par l'intermédiaire d'outils pratiques, inventés par les développeurs. Habituellement, ils servent, par exemple, à mieux organiser les e-mails, à programmer un envoi automatique de courriers électroniques ou à nettoyer sa boîte de réception. Du coup, ces applications demandent à l'utilisateur son consentement pour analyser ses e-mails.
Selon le porte-parole de Google, l'accès au contenu des courriels est donné seulement aux entreprises vérifiées et crédibles. Il assure que Google contrôle manuellement chaque entreprise qui a accès aux e-mails des utilisateurs de son service. Par contre, le mécanisme de cette procédure de sélection et l'autorisation d'accès restent vagues. Si cette situation continue, les conséquences pourraient être dommageables pour Gmail, comme cela a été le cas pour Facebook et l'agence britannique Cambridge Analytica, conclut The Wall Street Journal.
La directrice de la sécurité de Google, Suzanne Frey, répondant à cette enquête, a rassuré que personne ne pouvait accéder au contenu des e-mails des utilisateurs sans leur permission. D'après elle, la sécurité des utilisateurs est la priorité de l'entreprise.
Pour rappel, auparavant, The New York Times avait révélé que Cambridge Analytica avait utilisé illégalement les données de 50 millions d'utilisateurs de Facebook pour évaluer les préférences politiques des électeurs et mieux cibler la campagne présidentielle de l'actuel Président des États-Unis. Le procureur du Massachusetts, Maura Healey, a adressé aux dirigeants du réseau social une lettre leur réclamant des explications et a annoncé l'ouverture d'une enquête sur Facebook et Cambridge Analytica.
Le 4 avril, Mike Schroepfer, directeur de la technologie (CTO) de Facebook, avait reconnu que les données d'au moins 87 millions de profils d'utilisateurs de Facebook, principalement des résidents américains, avaient été partagées avec Cambridge Analytica.