La préoccupation de la Chine des conséquences «destructrices» de la politique américaine est facile à comprendre, car la mise en place d'un système de commerce libre et ouvert dans le monde correspond aux intérêts de Pékin, a déclaré Alexandre Lomanov, de l'Institut russe de l'Extrême-Orient, dans un entretien accordé à Sputnik.
«Les États-Unis ont constaté que les normes du libre-échange ne correspondent plus à leurs intérêts et ne leur garantissent plus les avantages d'autrefois. Aussi, se mettent-ils à se retirer de ce système. Quant à la Chine, elle est aujourd'hui la deuxième puissance économique du monde […] et devient le principal bénéficiaire de ce système», a expliqué l'interlocuteur de l'agence.
À partir du 1er juillet, la Chine a considérablement diminué les droits de douane sur 1.400 marchandises de consommation courante, ainsi que sur les voitures et les pièces détachées d'importation, tout en élargissant les domaines des investissements étrangers.
La Chine se positionne en leader de la mondialisation et partisan infaillible du libre-échange, a relevé un autre interlocuteur de Sputnik Liu Ying, de l'Université populaire de Pékin.
«Les mesures adoptées par la Chine ont pour objectif de créer un nouveau modèle d'ouverture vers le monde extérieur. […] Elles contribuent à libéraliser le commerce et à simplifier les formalités dans l'intérêt d'une coopération mutuellement avantageuse», a souligné M.Liu.
Les nouvelles mesures chinoises allant dans le sens d'une plus grande ouverture extérieure ont coïncidé dans le temps avec l'annonce par les États-Unis de la mise en vigueur des tarifs de 25% sur les importations en provenance de Chine totalisant 50 milliards de dollars, ainsi qu'avec les restrictions frappant les investissements chinois sur le marché américain des actions.
Selon la presse américaine, Donald Trump envisage de renoncer aux règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) par l'adoption d'un projet de «Loi sur le tarif équitable et réciproque des États-Unis», ce qui lui permettra de fixer les droits de douane à sa guise, même sans le consentement du Congrès.