Le protectionnisme de Trump sème la discorde avec l'Allemagne

© REUTERS / Carlos Barria/File PhotoU.S. President-elect Donald Trump talks to members of the media as retired U.S. Army Lieutenant General Michael Flynn stands next to him at Mar-a-Lago estate in Palm Beach, Florida, U.S., December 21, 2016
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Le gouvernement allemand est sérieusement irrité par deux décrets commerciaux signés par Donald Trump visant à protéger les États-Unis contre la hausse du déficit du commerce extérieur.

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Après tout, l'Allemagne est le deuxième plus grand exportateur vers l'Amérique après la Chine — elle y exporte deux fois plus de produits qu'elle n'en importe — et la possibilité d'échanger selon les règles communes pour tous les pays de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) y est considérée comme un avantage majeur.

Le gouvernement allemand compte donc se défendre par tous les moyens à sa disposition et, quoi qu'il arrive, mener avec les USA un dialogue économique ferme.

Le déficit commercial des États-Unis atteint chaque année presque 1 500 milliards de dollars, avant tout à cause de la politique économique déséquilibrée du pays selon les observateurs. Cependant, le président américain Donald Trump a rejeté la responsabilité de ces indices sur les États économiquement forts — avant tout la Chine, l'Allemagne et le Japon dont l'équilibre commercial annuel n'est pas au profit des USA. L'an dernier, les USA ont importé 107 milliards d'euros de marchandises d'Allemagne, soit presque 50 milliards d'euros de plus que les exportations.

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Pour l'instant, Trump a seulement l'intention de vérifier qui, où et comment nuit à l'économie américaine, qui enfreint les accords commerciaux et fait baisser les éventuelles limites tarifaires. Toutefois, le gouvernement allemand a immédiatement réagi — et assez fermement. Car le nouveau dirigeant américain n'a pas l'intention de rendre l'Amérique « grande à nouveau » grâce aux réformes intérieures mais au détriment d'autres pays, comme ce fut déjà le cas dans l'histoire plus d'une fois. Les experts et les politiciens allemands parlent déjà de « guerre commerciale ». La ministre allemande de l'Économie Brigitte Zypries a qualifié les nouveaux décrets et la « volonté manifeste des USA d'abandonner le libre-échange et les accords commerciaux en vigueur » de « signal d'alarme » très clair. « Nous devons mener un dialogue constructif et expliquer qu'il ne faut pas chercher les raisons du déficit commercial des USA à l'étranger », a indiqué la ministre.

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D'après Trump, la violation des règles par les exportateurs étrangers « coûte des milliers d'emplois » aux USA. De leur côté, les gouvernements des pays de l'UE, dont l'Allemagne, craignent une hausse du chômage à cause du nouveau protectionnisme de l'Amérique. Le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel a exprimé son indignation face aux agissements du gouvernement américain qu'il dit « prêt à protéger les entreprises américaines même si cela contredit le droit international ». « C'est du protectionnisme. Nous, les Européens, ne permettrons pas de nous faire traiter ainsi », a déclaré Gabriel. Plus tôt, le ministre avait demandé à la commissaire européenne Cecilia Malmström, responsable du commerce, de prendre la défense de deux aciéries allemandes. Ces entreprises, tout comme d'autres groupes de France, d'Autriche, de Belgique, d'Italie, de Chine, du Japon, de Taïwan et de Corée du Sud, se sont retrouvées parmi les « pécheurs » visés par le début de l'enquête sur le dumping initiée par le ministère américain de l'Économie.

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