Quelles sont les principales particularités du premier des six navires d'attaque légers qui rejoindront la flotte de la mer Noire d'ici 2022?
Furtif et rapide
Les navires du projet 22160 sont étonnamment universels: ils peuvent protéger les eaux territoriales et les bases navales, patrouiller en zone économique exclusive, escorter les navires civils et éliminer tout type de cibles terrestres, navales et aériennes. De taille relativement réduite — 94 mètres avec un déplacement d'eau de 1.800 tonnes — ils sont capables de s'éloigner des côtes pendant 60 jours. Les corvettes sont ainsi deux fois plus autonomes, par exemple, que les frégates de 4.000 tonnes du projet 11356.
Une autre particularité du projet 22160 est son hangar de débarquement pour un bateau d'assaut situé à l'arrière. La corvette peut envoyer un groupe d'infanterie de marine pour inspecter un navire suspect et, si besoin, les couvrir. Le hangar peut également accueillir un hélicoptère polyvalent. L'électronique de bord du navire est très avancée. La station radar de navigation Pal-N située sur le toit de la superstructure est utilisée pour scanner, détecter, identifier et suivre les cibles aériennes ou terrestres. On y retrouve également le système radar Positiv-ME1. Par ailleurs, la corvette est dotée de moyens techniques permettant d'identifier des nageurs de combat, des sous-marins et des torpilles, ce qui le rend indispensable pour garantir la sécurité des navires de plus grande taille.
Le principe modulaire
Pour des navires affichant un déplacement d'eau relativement faible, les corvettes sont étonnamment bien armées. La modularité permet de changer les armes et les équipements en fonction des missions, qu'il s'agisse de la lutte contre la piraterie ou l'appui aux opérations d'attaque importantes.
A l'arrière, il est possible d'installer un dispositif de lancement vertical de missiles Kalibr, Oniks, ainsi que des systèmes antiaériens Guibka ou Chtil-1. Autrement dit, le navire est capable de remplir aussi bien une fonction offensive que défensive en couvrant les alliés avec sa défense antiaérienne. Afin de se protéger contre les nageurs de combat ennemis, la corvette dispose d'un lance-grenades DP-65 avec son propre sonar d'une portée d'environ 400 m. Une telle arme est indispensable pour défendre les ports et les bases navales. Enfin, pour lutter contre les pirates et les contrebandiers, le navire est doté de deux mitrailleuses de 14,5 mm.
Une «flotte moustique»
Le Vassili Bykov devrait être transmis aux militaires d'ici la fin de l'année. Il fera partie de la «flotte moustique» de la Russie, évoquée depuis longtemps par les experts. Entre 2014 et 2018, la marine russe a reçu six petits navires lance-missiles du projet 21631 Bouïan-M, cinq autres devraient entrer en service dans les années à venir. De plus, la construction de deux petits navires lance-missiles du projet 22800 Karakurt (sur 12 prévus au total) est en train de s'achever. Ces plateformes navales ont un déplacement d'eau inférieur à 1.000 tonnes et possèdent un puissant armement tactique: les fameux missiles Kalibr.
Très probablement, le Vassili Bykov et d'autres corvettes du projet 22160, avec leur grande autonomie, agiront dans des régions maritimes éloignées, alors que les Bouïan et les Karakurt assureront la protection des eaux à proximité. Quoi qu'il en soit, si l'industrie arrivait à tenir le rythme élevé de construction de ces navires, aucun groupe naval ennemi ne pourrait se sentir en sécurité à proximité des eaux territoriales russes.