Les sanctions décrétées par l'Occident contre la Russie ont fait comprendre au pays qu'il était préférable de se passer de technologies et d'articles étrangers, vu que l'accès peut y être coupé n'importe quand, a affirmé dans une interview à la chaîne britannique Channel 4 le chef de la diplomatie russe.
«Il est évident que nous ne nous opposons pas à ce que les sanctions soient levées. Mais nous pouvons également profiter de la situation pour développer nos propres capacités dans les principaux secteurs de l'économie, la sécurité nationale et les autres domaines qui constituent les piliers d'un État souverain», a-t-il indiqué.
«Il est impossible de compter sur les technologies occidentales, car leur utilisation peut être suspendue à tout moment. Il est impossible de compter sur les articles de consommation courante pour la population arrivant de l'Occident, car leurs livraisons risquent d'être interrompues n'importe quand», a-t-il constaté, ajoutant que Moscou avait tiré «nombre de leçons» de son expérience des sanctions.
Répondant à la question de savoir si la Russie avait l'intention de s'entendre avec Donald Trump sur la levée des sanctions, Sergueï Lavrov a déclaré que Moscou ne soulevait pas «la question des sanctions pour demander de les annuler». Selon lui, la décision doit être prise par ceux qui ont décrété les sanctions.
«Ce sont eux qui doivent voir ce qu'ils veulent: faire durer la situation actuelle ou faire triompher le bon sens», a-t-il noté pour conclure.
Ce vendredi 29 juin, les pays de l'Union européenne ont décidé de reconduire pour six mois les sanctions économiques contre la Russie.
L'UE, les États-Unis et plusieurs autres pays ont imposé des mesures restrictives contre Moscou en 2014, suite au rattachement de la Crimée à la Russie, puis au conflit dans le sud-est de l'Ukraine. En réponse, la Russie a imposé une interdiction sur les importations alimentaires de la plupart des pays qui ont soutenu ces sanctions.