Alors que la question de la crise migratoire est revenue sur le devant de la scène avec le blocage en Méditerranée des navires de sauvetage de migrants Aquarius et Lifeline, en quête de solutions, les regards se tournent de plus en plus souvent vers d’autres pays du bassin méditerranéen. C’est le cas du chercheur Stephen Smith qui a proposé dans une interview à La Matinale de la RTS que les pays du sud de la Méditerranée offrent également leur aide.
«L'Europe se bat un peu la coulpe et a l'impression que tout est pour elle. Or, la Libye a beaucoup de pays voisins. Pourquoi n'a-t-on pas songé à demander le soutien de la Tunisie ou de l'Algérie?», s’est-il interrogé.
Et de poursuivre qu’habituellement, en cas de naufrage, les voyageurs doivent être transportés, selon le règlement, vers la prochaine terre sûre. «Et, à partir de la Libye, cette terre n'est pas l'Italie», a-t-il pointé.
«Quand il s’agit de la migration clandestine, il faut que les choses soient bien comprises. Nous connaissons les mêmes phénomènes, nous devons lutter contre la migration clandestine, dans le cadre des conventions des Nations unies, dans le cadre de l’arrangement avec les pays d’origine et les pays de transit», a-t-il précisé.
Un «non» vient également du côté tunisien: dans une récente interview au Soir, le représentant de ce pays auprès de l’UE, Thar Chérif, a rappelé, abordant l’éventualité de l’organisation de centres de migrants sur son sol, que la question avait déjà été posée au Premier ministre et que la réponse était négative. «Nous souffrons déjà beaucoup de ce qui se passe en Libye, qui a d'ailleurs été l'effet d'une action européenne», a-t-il déclaré.