Cette politique sème non seulement la division au sein de l'UE dans bien des domaines, mais complique la coopération entre Washington et le Vieux Continent.
C'est globalement ce qui s'est produit. Bien que la politique étrangère de Trump vis-à-vis de l'Europe, tant bien avant les élections américaines qu'après la victoire, ne se soit pas distinguée par sa cohérence et son intégrité, une ligne générale s'en dégageait.
Comme dans tous les autres secteurs, Trump a préféré construire les relations avec l'UE selon le slogan «l'Amérique avant tout». Cela sous-entendait que Washington ne considérait plus l'alliance avec l'UE comme quelque chose d'évident et d'irrévocable.
Ces derniers mois, les divergences entre Washington et les trois pays européens sont devenues flagrantes, explique Dmitri Danilov, responsable du département de Sécurité européenne à l'Institut de l'Europe affilié à l'Académie des sciences de Russie.
Cela a été mis en évidence pendant le sommet du G7, les 8 et 9 juin. Le Président américain n'a pas caché son irritation quand il a constaté que les collègues européens ne voulaient pas réduire les taxes sur le commerce avec les USA, et a menacé de prendre des contremesures. La même position a été affichée en face.
De son côté, la chancelière allemande a refusé de se plier aux exigences de Trump en expliquant la mise en œuvre du projet uniquement pour des raisons économiques. La position allemande déplaît avant tout à l'Ukraine et aux pays baltes, qui estiment qu'après le lancement du Nord Stream 2 la Russie renforcera son influence dans toute l'Europe de l'Est par des mesures agressives.
«En réalité, l'Europe éclate elle-même, ce processus ne s'explique pas seulement par la politique de Trump. Le Président américain joue avec plaisir sur les intérêts des pays membres de l'UE — et le fait avec succès», conclut Dmitri Danilov.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.