L'Autriche a menacé de fermer ses frontières si Berlin décide de refuser l'entrée des migrants par sa frontière du sud, comme le prévoit le plan du ministre allemand de l'Intérieur Horst Seehofer. Le chancelier du pays Sebastian Kurz s'est dit prêt «à faire tout le nécessaire afin de défendre les frontières» autrichiennes.
«Cela peut signifier la sécurisation de la frontière sur le col de Brenner [entre l'Autriche et l'Italie, ndlr] et dans d'autres endroits […] Mais je souhaite que cela n'ira pas si loin», a-t-il précisé.
Ces déclarations interviennent à l'approche du mini-sommet qui doit se tenir ce dimanche à Bruxelles et du sommet de l'UE qui aura lieu la semaine prochaine et sera concentré sur le problème migratoire. Il s'agira d'un sommet crucial pour la chancelière allemande Angela Merkel dont la carrière politique dépend de la solution de la crise migratoire.
Auparavant, le ministre allemand de l'Intérieur avait donné à Angela Merkel deux semaines, soit jusqu'au sommet de l'UE des 28 et 29 juin, pour trouver une solution européenne au défi migratoire, faute de quoi il s'est dit prêt à «refouler immédiatement» les migrants arrivant aux frontières allemandes en provenance d'autres pays européens.
Des responsables autrichiens ont également évoqué le projet de la création d'un centre d'accueil des migrants situé en dehors de l'UE. Une idée semblable a été avancée par Sebastian Kurz dans son interview pour le journal allemand Bild. Selon The Telegraph, un tel centre pourrait être créé en Albanie.
Les dirigeants de seize pays européens vont essayer dimanche à Bruxelles d'apaiser les tensions parmi les pays de l'UE face au défi migratoire. Les tensions sur ce problème se sont accentuées ces derniers temps sur fond de l'affaire de l'Aquarius. Ce navire humanitaire qui transportait 630 migrants, a terminé le 17 juin sa route à Valence, en Espagne, après une errance d'une semaine en Méditerranée provoquée par le refus de l'Italie et de Malte de lui ouvrir leurs ports.