Sur fond de sanctions américanes, «la plupart» des entreprises françaises ne pourront pas rester en Iran, a déclaré mardi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire sur RMC. Une déclaration qui fait suite au rétablissement début mai par les États-Unis des sanctions visant Téhéran.
Ces entreprises «ne pourront pas rester car elles ont besoin d'être payées pour les produits qu'elles livrent et fabriquent en Iran et elles ne peuvent pas être payées car il n'y a pas d'institution européenne financière souveraine et autonome», a poursuivi le ministre, cité par l'AFP.
La prépondérance absolue du dollar dans les échanges commerciaux rend très difficile pour une compagnie internationale d'ignorer des menaces de sanctions américaines.
Washington a annoncé début mai son retrait de l'accord nucléaire iranien et a décidé de rétablir ses sanctions vis-à-vis de Téhéran ainsi que de toutes les entreprises ayant des liens avec la République islamique, leur donnant de 90 à 180 jours pour se retirer du pays.
«Les États-Unis n'ont pas à être le gendarme économique de la planète et comme visiblement le Président américain a décidé d'être le gendarme économique de la planète, c'est à nous de nous doter d'instruments pour ne pas être les victimes de ce choix», a réagi le ministre de l'Économie.
Total a également fait savoir qu'il ne mènerait pas à terme un grand projet gazier en Iran, entamé en juillet 2017, à moins d'obtenir une dérogation de la part des autorités américaines.
Le PDG de Renault, Carlos Ghosn, a en revanche affirmé la semaine dernière que le groupe resterait en Iran, quitte à adopter une «voilure réduite».