Les pertes directes infligées aux États-Unis et à la Chine par la guerre commerciale seraient à peu près égales et ne seraient pas trop critiques pour les économies de ces deux pays, ne dépassant sans doute pas 0,2 à 0,3% du PIB annuel, a estimé dans un entretien accordé à Sputnik Nikita Maslennikov, de l'Institut du développement contemporain.
En même temps, l'interlocuteur de l'agence n'a pas exclu que l'économie américaine puisse dégringoler vers la récession d'ici la fin du premier semestre 2019.
«La situation est extrêmement tendue et les marchés se trouvent dans un état nerveux bien que le scénario d'une éventuelle guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine ait été analysé à maintes reprises», a déclaré M.Maslennikov.
Et de prévenir que cette guerre commerciale pourrait provoquer non seulement une récession aux États-Unis en 2019, mais aussi une réédition de la crise des années 2008-2009, chose que tous voudraient éviter.
Selon une autre interlocutrice de Sputnik, Ekaterina Arapova, de l'Institut d'État des relations internationales de Moscou (MGIMO), la guerre commerciale américano-chinoise aurait comme conséquence essentielle à court et à moyen termes une modification de l'ensemble du commerce mondiale.
Mme Arapova a notamment estimé que cette guerre commerciale pourrait exercer un impact très négatif sur l'Organisation mondiale du commerce (OMC), sur les règles et les principes du commerce universel.
«À long terme, cette guerre commerciale pourrait toutefois accélérer, bien qu'indirectement, la transformation de l'économie chinoise», a-t-elle relevé.
Et d'expliquer qu'il s'agissait notamment de la transformation de la consommation intérieure en locomotive principale de l'économie chinoise, ainsi que du développement de ses branches innovantes.