Nos confrères, toujours avides de débusquer des «fake-news», ne devraient-ils pas se tourner vers le gouvernement américain? Dans un communiqué de presse publié le 14 juin sur son site, le Département d'État annonce que le Président Donald Trump vient d'autoriser l'USAID à verser «approximativement» 6,6 millions de dollars (5,6 millions d'euros) au Mécanisme international, impartial et indépendant (IIIM) de l'Onu et à «la défense civile syrienne».
Cependant, cette somme supposée permettre «la poursuite des opérations vitales, de premiers secours, de la Défense civile Syrienne, plus communément connue sous le nom de Casques blancs.»
Une affirmation qui, dans un contexte moins dramatique que celui d'une guerre qui perdure depuis plus de 7 ans, prêterait à sourire. Comme nous l'avons expliqué à plusieurs reprises, les «Casques blancs» n'ont strictement rien à voir avec la Défense civile Syrienne qui, elle, est reconnue par l'Organisation internationale de Protection civile (OIPC), l'ONU, l'OMS ou encore le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Or, si aujourd'hui les Casques blancs semblent s'être finalement résignés à admettre ce point qui a pourtant contribué à constituer leur crédibilité aux yeux des médias occidentaux, ni ces derniers, ni le Département d'État n'ont cessé d'utilisé ce nom récupéré en 2013 par James le Mesurier, un ancien officier britannique reconvertit dans le mercenariat, à l'origine de cette fameuse «ONG médicale».
Nous étions alors en pleine reprise d'Alep par les forces gouvernementales syriennes, la guerre informationnelle faisait rage et ces «fameux secouristes», leurs photos et vidéos accusant en permanence lesRusses et l'armée gouvernementale syrienne tombaient à point nommé!
Mais d'ailleurs, que deviennent ces «Casques blancs»?
Objets d'un documentaire de Netflix oscarisé, ces exemples de probité (mises en scène, sabotage de l'aide humanitaire, exécutions sommaires, rackets et intimidation des populations civiles) qui n'opèrent que dans les zones contrôlées par le Front Fatah al-Cham (anciennement Front Al-Nosra) et Daech, avaient rapidement été adulés par François Hollande et le Tout-Hollywood. Des stars hollywoodiennes qui avaient réclamé sans succès que leur soit octroyé un prix Nobel de la paix, le même qu'avait reçu Barack Obama au tout début de son mandat.
En guise de lot de consolation, ils peuvent toujours compter sur ce «message de remerciement et de gratitude» que le leader d'Al Quaïda en Syrie leur avait adressé (vidéo débusquée par une blogueuse du site Médiapart)
On March 16 the leader of HTS (Al-Qaeda in #Syria) Abu Jaber thanked the #WhiteHelmets & called them the "hidden soldiers of the revolution" pic.twitter.com/1ac8M8xb5d
— Walid (@walid970721) 20 марта 2017 г.
De son côté, la presse occidentale était sous le charme et portait aux nues ses nouveaux «héros». Présentés comme les victimes d'une «campagne de désinformation sans précédent» sur la Toile, d'«activistes anti-impérialistes», de «conspirationnistes» et de «trolls, avec le soutien du gouvernement russe», les efforts des Casques blancs avaient même fini par payer…
En effet, leur dernier coup d'éclat il y a tout deux mois, digne d'une fake-news de Collin Powell, avait été couronné de succès en aboutissant à une série de frappes occidentales sur de prétendues installations chimiques du gouvernement syrien.
Postant une vidéo où l'on voyait des civils s'asperger d'eau, ainsi que des photos de personnes en détresse respiratoire, l'«ONG médicale» avait accusé Damas d'avoir perpétré une énième attaque chimique meurtrière sur les populations de la Douma, un quartier aux mains des insurgés radicaux, sur le point d'être repris par l'armée syrienne.
Espérons que cet argent américain de contribuera pas à une énième tentative de déstabilisation du gouvernement syrien et ainsi ne contribuera pas faire durer- encore plus- le conflit dans ce pays frappé par la guerre depuis bien trop longtemps.