Mondialisme contre souverainisme? À l'heure où l'Autriche, l'Italie et l'Allemagne ont décidé de former un «axe» face à l'immigration clandestine, l'Espagne se propose d'accueillir le navire Aquarius, avec à son bord six cents migrants, dont la France est prête à accueillir une partie. Une opposition entre deux politiques migratoires qui provoque une crise entre Paris et Rome. Le Nouveau Monde illibéral serait-il en train de l'emporter face au vieux monde de Davos?
Se défendant de tout complotisme, Sébastien Cochard, ancien diplomate français aux États-Unis, désormais conseiller au Parlement européen, distingue Bilderberg et Davos:
«La différence entre Davos et Bilderberg, c'est le nombre de participants, il doit y avoir 4.000 participants à Davos, toujours au même endroit, c'est filmé en direct. Bilderberg, effectivement, il n'y a rien en théorie qui sort des débats qui ont été tenus, si ce n'est l'ordre du jour.»
L'ancien diplomate rappelle les liens très forts entre les élites politiques européennes et le business:
«M. Barroso en est un exemple bien connu, puisqu'il est président de Goldman Sachs International, je crois qu'il a succédé à Mario Monti.»
Et il explique sa définition du populisme:
«Le populisme littéralement, c'est le gouvernement par le peuple. En grec, c'est la démocratie. La démocratie est antinomique avec ce gouvernement des élites mondialisées qui se réunissent en format de club international et qui se doivent des comptes les uns les autres.»
Sébastien Cochard se souvient du précédent grec de 2015, où la Troïka avait tordu la main du gouvernement grec:
«Faire plier la Grèce avait été organisé de manière consciente et méticuleuse par Angela Merkel, Mario Draghi et Jean-Claude Juncker, sans théorie du complot. Délibérément, la dernière tranche du programme d'aide à la Grèce n'avait pas été déboursée, les élections avaient été avancées et la pression psychologique sur les épargnants-déposants grecs avait été organisée de manière à ce qu'ils retirent leurs dépôts des banques et que le chantage à la faillite des banques s'exerce pleinement sur le gouvernement grec pour le faire plier politiquement».