Il faut dire que le dernier G7 s'est déroulé lors du Grand Prix de Formule 1 du Canada, un événement critiqué chaque année par de nombreuses associations féministes. L'occasion, pour certains, d'attirer l'attention sur des problématiques liées à l'exploitation sexuelle.
Une issue positive pour les femmes dans le monde?
Lors de la matinée du 9 juin, le programme du G7 était consacré à des discussions portant sur les droits des femmes dans le monde. Isabelle Hudon, ambassadrice du Canada à Paris et coprésidente du Conseil consultatif du G7 sur l'égalité des sexes, s'est dite satisfaite de la présence des sept dirigeants. Son but était que tous les leaders soient présents. Malgré le retard très remarqué de Donald Trump, c'est un objectif accompli pour la coprésidente.
Concernant l'éducation, le Canada, le Royaume-Uni, l'Allemagne, le Japon, l'Union européenne et la Banque mondiale se sont déjà engagés à consacrer 3,8 milliards de dollars pour améliorer le taux de scolarisation des jeunes femmes dans les cinq prochaines années.
La présidente de l'organisme Pour les droits des femmes du Québec, Diane Guilbaut, se montre toutefois moins optimiste que la coprésidente du Conseil consultatif. Interrogée par Sputnik, Mme Guilbaut estime que les propositions avancées par le comité ne sont pas assez concrètes. Lors de l'entrevue, elle a affirmé que
«Nous ne savons pas comment les pays vont s'y prendre pour contribuer de manière tangible à améliorer la situation des femmes dans les pays en voie de développement».
Diane Guilbaut estime aussi que la vision du féminisme représentée au G7 est «politiquement correcte», pointant l'utilisation de mots comme «cisgenre», «intersexuel» et «bispirituel» dans la documentation fournie par le comité. Des mots qu'elle juge tendancieux, sinon inutiles.
Prostitution en hausse et stéréotypes
Par coïncidence, les travaux du G7 sur ce sujet se sont déroulés durant le Grand Prix de Formule 1 du Canada, un événement vivement critiqué depuis plusieurs années. En février 2018, on se souvient d'ailleurs que la direction de la F1 avait annoncé qu'elle mettait un terme à la tradition des «grid girls», ces femmes généralement très belles qui accompagnent les pilotes vers la ligne de départ et au podium.
Pour plusieurs associations de défense des droits des femmes, l'événement stimule à l'excès l'industrie du tourisme sexuel et renvoie une image négative, stéréotypée, de la féminité. Pour Diane Guilbaut, le Grand Prix du Canada «caricature les femmes et entretient l'association entre automobiles et femmes, comme si ces dernières allaient toujours ensemble». «Il y a encore une certaine frange de la population masculine pour qui la virilité est associée à la fois aux sports et aux femmes qu'on peut payer pour obtenir des services. Le Grand Prix de Montréal entretient des clichés qui ont très mal vieilli».
Tout récemment, le Journal de Montréal rapportait que le nombre d'offres pour des services sexuels avait presque doublé depuis le mois de mai dans les villes de Montréal et Québec. Une augmentation de l'offre de la prostitution qui serait directement liée à la tenue du Grand Prix et du sommet du G7.