Conforment à la règle proposée par l'un de ces fondateurs, le milliardaire David Rockefeller, le club Bilderberg réunit annuellement depuis 1954 des personnalités puissantes de l'establishment mondial, dont les deux tiers représentent l'Europe et le troisième parle au nom de l'Amérique du Nord. Cette année, les membres du groupe Bilderberg se retrouveront à Turin du 7 au 10 juin. L'analyste italien Daniele Scalea a expliqué à Sputnik quel sont les principaux objectifs de cette organisation.
Selon lui, le club, qui a été créé en pleine Guerre froide, avait initialement pour but de résister à l'Union Soviétique. Depuis l'effondrement de cette dernière, ses membres promeuvent en premier lieu l'idée du marché libre et d'un gouvernement mondial.
«Ce club est un exemple parfait d'une élite transnationale et cosmopolite qui, pendant de nombreuses années, a dicté ses règles aux hommes politiques et aux médias. Par conséquent, certains défenseurs des théories du complot ont exagéré le rôle du club et le considèrent comme un véritable gouvernement mondial», indique M. Scalea.
Ces théories du complot, précise l'analyste, sont alimentées par le manque d'information sur ce qui est vraiment discuté lors des réunions du club où est suivie la règle du centre analytique Chatham House selon laquelle il est possible de citer ce qui a été dit sans préciser le nom de la personne qui l'a dit.
«Bilderberg n'est pas un gouvernement clandestin mondial, ces sommets annuels ne prennent pas de décisions sur l'évolution de la situation dans le monde au cours des douze prochains mois […] Il est naïf de penser que ces mêmes personnes et bien d'autres, aussi puissantes ou influentes soient-elles, ne se rencontrent pas en dehors du cadre du club Bilderberg et n'interagissent pas dans les affaires ou la politique, ne sont pas amis ou n'ont pas de liens familiaux. L'establishment est une force énorme et Bilderberg n'est qu'une petite manifestation de son pouvoir», estime-t-il.
Par ailleurs, de fréquents malentendus entre pays et individus prouvent que l'establishment n'est pas un monolithe, même au niveau de l'alliance euro-atlantique. Daniele Scalea donne l'exemple Donald Trump, «une des personnes la plus influente au monde qui ne partage qu'une petite partie de la plateforme idéologique de Bilderberg».