L'Administration Trump se rapproche de l'introduction de sanctions contre les entreprises allemandes et celles des autres pays européens qui participent à la construction du gazoduc Nord Stream 2 en provenance de Russie, informe Foreign Policy en se référant à trois sources à Washington.
«Ils [les responsables de la Maison-Blanche, ndlr] ne s'arrêteront devant rien afin de bloquer Nord Stream [2, ndlr]», a déclaré un responsable américain cité par Foreign Policy.
Le Département d'État américain n'a pas commenté ces informations, tout en soulignant que les entreprises impliquées dans ce projet le faisaient à leurs risques et péril.
«Nous avons clairement indiqué que les sociétés qui travaillent dans le secteur des gazoducs d'exportations russes s'engageaient dans une affaire associée à des risques de sanctions», a déclaré une responsable de la diplomatie américaine.
John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, et d'autres responsables américains qualifient le projet de Nord Stream 2 de menace pour la sécurité des États-Unis et de l'UE, indique une autre source citée par le quotidien américain.
Un représentant du Conseil de sécurité nationale a, à son tour, précisé que Washington voulait réduire l'influence économique de la Russie en Europe.
«Il y a un consensus au sein du gouvernement US disant que Nord Stream 2 renforce cette dépendance au moment où les activités russes sont devenues extrêmement dangereuses et imprévisibles», a-t-il déclaré.
Les sanctions peuvent léser de nombreuses entreprises dont le français Engie, l'anglo-néerlandais Shell, les allemands Uniper et Wintershall, et l'autrichien OMW. Berlin et Helsinki ont déjà délivré leur autorisation pour la construction de ce gazoduc.
«Certes, le seul qui peut mettre fin à Nord Stream 2 sont les États-Unis à l'aide des sanctions[…]Il n'y a pas de mesures définitives de la part du gouvernement américain, Nord Stream 2 sera construit», a souligné un diplomate européen.
Le 23 mai, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a déclaré que les États-Unis étaient prêts à «sauver» l'Europe de la dépendance au gaz russe. Il a promis de mettre en œuvre tous les efforts pour que le projet de Nord Stream 2 ne voie jamais le jour.
Le gazoduc Nord Stream 2 traversera la mer Baltique, reliant les fournisseurs russes aux consommateurs européens sur plus de 1.200 km. Le pipeline aura une capacité de 55 milliards de mètres cubes de gaz par an. Le projet a un coût estimé à près de 10 milliards d'euros.