L’opium au cœur de la mondialisation

Le Désordre mondial avec Rachel Marsden
Le Désordre mondial avec Rachel Marsden - Sputnik Afrique
S'abonner
Depuis les années 80, la mondialisation financière s’est accrue de façon exponentielle, réduisant les pouvoirs des États-Nation et les frontières. Mais qu’en est-il du fléau des drogues, en particulier de l’opium? Peut-on parler de mondialisation des drogues? Rachel Marsden recevait Alain Rodier, directeur adjoint du CF2R.

Alors que le débat sur la légalisation du cannabis revient de plus en plus régulièrement en France, le trafic des drogues en général s'accroît dans le monde. Du mythique triangle d'or en Asie du Sud-Est à l'Amérique du Sud, comment les organisations criminelles se sont-elles adaptées à la mondialisation pour diffuser la drogue?

Retrouvez la vidéo

Que représente le Canada dans le trafic mondial de drogues? Alain Rodier, ancien officier supérieur au sein des services de renseignement, directeur adjoint du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R) et auteur de Le crime organisé du Canada à la Terre de Feu aux Éditions du Rocher en 2013, insiste sur son rôle de carrefour:

«Le Canada est devenu un Hub pour toutes les grandes organisations criminelles transnationales et toutes se livrent à tous les trafics qui peuvent rapportent énormément d'argent. Pour le moment, le produit Fentanyl semble avoir beaucoup de succès, mais demain ça sera peut-être autre chose. Les mafias font tout ce qui est interdit et tout ce qui peut rapporter beaucoup d'argent très facilement. Pourquoi elles sont au Canada? Parce que le Canada a toujours eu une position d'accueil extrêmement ouverte […] et à cause de la proximité des États-Unis.»

Mais d'où provient ce Fentanyl? Cet opioïde viendrait selon Alain Rodier en grande partie de Chine et il serait acheminé en Amérique du Nord par tous les moyens, surtout par voie maritime, plus facile, moins repérable que par avion.

Le Désordre mondial avec Rachel Marsden - Sputnik Afrique
«On est face à un drame absolu. 2016 et 2017 ont été les plus violentes en Afghanistan»
Alain Rodier rappelle la position centrale de l'Afghanistan dans le trafic d'opium, malgré ou à cause de l'occupation américaine depuis 2001:

«L'Afghanistan continue à être un point de production principal d'opium. Cela dit, il y a un peu de diversification, puisque maintenant les Mexicains s'y sont mis aussi. Ils fabriquent également du Fentanyl. Le Fentanyl rentre donc aux États-Unis par le Canada d'un côté et par le Mexique de l'autre.»

Le dirigeant du CF2R fait également référence à l'engouement récent autour de Pablo Escobar, relativement populaire auprès de certaines classes modestes en Colombie: «l'action sociale du crime organisé est quelque chose de normal, ce sont aussi eux qui rendent la justice parce que très souvent le crime organisé prend la place d'un pouvoir faible, pour remplir une mission régalienne que l'État ne fait plus». 

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала