Les entrepreneurs ne veulent plus que Washington leur dicte avec qui ils peuvent ou ne peuvent pas faire affaire, a déclaré à Sputnik l'analyste géopolitique américain Alexander Azadgan.
«Je ne veux pas dire de mal des États-Unis. C'est mon pays. Quoi qu'il en soit, notre histoire montre bien que nous n'avons jamais tenu parole», a constaté l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que, malheureusement, les néo-conservateurs à Washington considéraient comme une menace la volonté des Européens d'appliquer leur propre politique nationale et le désir, par exemple, de l'Allemagne de coopérer avec les Russes.
«Ils [les néo-conservateurs américains, ndlr] ont pris goût à l'impérialisme, à la politique consistant à "tordre les bras", à des sanctions […] Ils se bercent toujours de l'illusion de pouvoir changer de régime à commencer par l'Irak jusqu'à la Libye, le Yémen et la Syrie […], mais leur but final reste toujours l'Iran», a estimé M. Azadgan.
Selon ce dernier, des efforts sont aujourd'hui déployés dans le monde pour diminuer la dépendance globale vis-à-vis du dollar, qu'il s'agisse de l'implantation du système de pétroyuan ou de différents mouvements en ce sens.
Quant à l'idée de payer le pétrole iranien en euros plutôt qu'en dollars, «cela pourrait être une déclaration de guerre ou servir de prétexte à Washington pour déclarer la guerre à l'Iran. […] On verra par ailleurs comment Washington pourrait punir ceux qui oseront intervenir contre sa politique globaliste envers le Fonds monétaire international, l'Otan et la Banque mondiale, ces mécanismes qui ont contrôlé les pays tout au long de ces 80 dernières années et qui ont permis aux États-Unis d'émettre de l'argent et de mener des guerres», a résumé l'interlocuteur de Sputnik.
Le 8 mai, Donald Trump a annoncé sa décision de retirer les États-Unis de l'accord de Vienne sur le programme nucléaire iranien. Le Plan d'action global commun (PAGC) est un accord signé à Vienne, le 14 juillet 2015, par les huit parties suivantes: les pays du P5+1: les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni) et l'Allemagne, ainsi que l'Union européenne et la République islamique d'Iran. Le locataire de la Maison-Blanche a également annoncé le rétablissement de toutes les sanctions levées suite à l'adoption de cet accord.
«Les sanctions américaines ne sont pas en réalité dirigées contre l'Iran […] En principe, elles s'appliquent à n'importe quelle compagnie, qu'elle soit européenne, chinoise ou russe», a expliqué Alexander Azadgan.