La question iranienne aurait été soulevée lors des négociations commerciales sino-américaines à Washington, a supposé dans un entretien accordé à Sputnik Igor Chatrov, directeur adjoint de l'Institut national russe du développement de l'idéologie contemporaine.
«Des consultations commerciales sont en cours entre la Chine et les États-Unis. Le thème de l'Iran y est sans doute abordé, bien qu'on n'en parle pas en public. […] Les Américains comprennent que les Chinois peuvent trouver des instruments économiques susceptibles d'affecter leur économie. Aussi, tout en déclarant son retrait de l'accord nucléaire avec l'Iran, Washington a-t-il parallèlement lancé une campagne commerciale contre la Chine», a estimé l'interlocuteur de l'agence.
Selon ce dernier, Xi Jinping et Angela Merkel discuteront sans doute à huis clos de l'accord nucléaire iranien, vu toute la complexité et le caractère très délicat de la situation actuelle autour de l'Iran.
Par ailleurs, M.Chatrov n'a pas exclu que l'Allemagne puisse utiliser par la suite la position de la Chine comme argument dans ses négociations avec les États-Unis. Pour sa part, Pékin aspire à la coopération la plus étroite possible avec Berlin pour préserver l'accord sur le nucléaire avec l'Iran.
Un autre interlocuteur de Sputnik, Ji Kaiyun, directeur du Centre des études iraniennes de l'Université du Sud-Ouest de la Chine, a estimé que la Chine et l'Allemagne n'entreraient pas en conflit avec les États-Unis à cause de l'Iran.
«Je pense que la position solidaire de la Chine et de l'Allemagne pour s'opposer ensemble aux sanctions américaines n'est pas envisageable. Les parties ne peuvent en fait que coordonner leurs positions et entretenir des contacts», a dit M.Ji.
Et d'expliquer que tant les rapports sino-américains que les relations germano-américaines étaient très importants.
«Ces deux groupes de relations bilatérales sont sans doute plus importants pour la Chine et l'Allemagne que leurs rapports avec l'Iran. C'est pourquoi la Chine et l'Allemagne ne s'opposeraient pas ouvertement aux États-Unis et n'entreraient pas en conflit avec eux à cause du problème iranien», a relevé le politologue chinois.
Il a toutefois reconnu que la Chine et l'Allemagne adoptaient sur l'accord nucléaire avec l'Iran une position différente de celle des États-Unis.
«Néanmoins, en cas de sanctions américaines décrétées contre les entreprises travaillant avec l'Iran, bien des entreprises chinoises ou allemandes pourraient se retirer du marché iranien», a résumé l'interlocuteur de Sputnik.
La chancelière allemande sera jeudi et vendredi en Chine pour essayer, selon les médias internationaux, de préserver l'accord sur le nucléaire iranien et défendre le libre-échange avec Pékin.