L'armée syrienne a repris le centre, quid du processus de paix?

© Sputnik . Mikhail Voskresensky / Accéder à la base multimédiaL'armée syrienne
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Alors que des acteurs étrangers du règlement syrien, dont Washington et Téhéran se chamaillent, Damas et les banlieues de la capitale sont revenues entièrement sous le contrôle des autorités syriennes.

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Mardi 22 mai, l'agence de presse syrienne SANA a annoncé la fin de l'opération pour libérer des terroristes de Daech le quartier Hajd al-Aswad et le camp voisin de réfugiés palestiniens Yarmouk au sud de Damas, écrit le quotidien Kommersant. L'armée syrienne y est entrée lundi, mais le nettoyage définitif de la zone a demandé une journée supplémentaire. Près de 180.000 réfugiés palestiniens vivaient à Yarmouk avant le début du conflit syrien. Certains d'entre eux se sont rangés du côté de l'opposition armée, et en 2015 le camp a été occupé par les terroristes de Daech. La bataille pour Yarmouk se déroulait depuis le 20 avril. Il s'agissait du dernier bastion des terroristes près de Damas. 

Il a été également annoncé la semaine dernière que pour la première fois depuis 2011 l'armée avait pris le contrôle de la route reliant Damas, Alep et Homs. C'est devenu possible quand les militaires syriens se sont installés dans le nord de la province de Homs et au sud de la province de Hama. Ainsi les autorités officielles syriennes ont entièrement repris le contrôle du centre du pays.

La prochaine démarche des autorités syriennes consiste à «nettoyer Idlib au nord de la Syrie ou Deraa au sud». Les experts interrogés n'écartent pas un tel scénario, mais pointent sur les complications éventuelles si Damas tentait de le faire. L'expert du Conseil russe pour les affaires internationales (RSMD) Kirill Semenov, directeur du Centre d'études islamiques à l'Institut du développement d'innovation, pense qu'il sera difficile pour Damas d'agir à Idlib à cause de la présence de militaires turcs, et à Deraa — à cause de la protection des USA qui sont les garants de la zone de désescalade du sud-ouest.

«Les Américains ont déjà annoncé qu'ils seraient prêts à aider les opposants à Deraa», explique l'expert. Et d'ajouter que les actions d'Israël pourraient être imprévisibles alors qu'il fait tout pour éviter la présence près de ses frontières du mouvement chiite Hezbollah qui combat en Syrie du côté des forces gouvernementales.

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Le directeur exécutif du site analytique Al-Jumhuriya Karam Nachar pense que beaucoup de choses dépendent du comportement de l'Iran. «Après Damas et Homs nous assisterons probablement à une diminution de l'activité militaire et à l'intensification du dialogue politique, mais il est très difficile de prédire l'évolution de la situation compte tenu des dernières déclarations de Mike Pompeo concernant la présence iranienne en Syrie», dit-il.

Rappelons que lundi le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a déclaré que les Etats-Unis étaient prêts à annuler les sanctions et à rétablir les relations diplomatiques et commerciales avec l'Iran et lui accorder un accès aux technologies de pointe en échange du respect par Téhéran des douze exigences de Washington. «La question est de savoir comment Téhéran, Moscou et Damas répondront à la nouvelle politique américaine vis-à-vis de l'Iran. De savoir si cela sèmera la division entre eux ou, au contraire, consolidera l'alliance. L'éventualité d'une nouvelle escalade dans la région en dépend», pense Karam Nachar.

«Les Américains ne comprennent pas qu'avec cette approche agressive ils dressent contre eux tout le peuple iranien», a expliqué Zamir Kaboulov, directeur du 2e département de l'Asie du ministère russe des Affaires étrangères, en répondant à la question de savoir si la pression des USA sur l'Iran pourrait conduire au durcissement de la position de Téhéran sur les questions régionales.

Dans ce contexte les journalistes arabes se sont intéressés à la déclaration du représentant spécial russe pour la Russie Alexandre Lavrentiev faite après l'entretien des Présidents russe et syrien à Sotchi. Alexandre Lavrentiev a commenté les propos du Vladimir Poutine qu'«avec le début du processus de paix dans sa phase plus active les forces militaires étrangères seront retirées du territoire syrien».

«Il est question de toutes les formations militaires étrangères dont le contingent se trouve sur le territoire syrien. Y compris les Américains, les Turcs, le Hezbollah et les Iraniens», a déclaré aux journalistes Alexandre Lavrentiev. Il soulignait que «sur le territoire syrien pouvaient être présents seulement les contingents militaires qui ont reçu l'accord du gouvernement syrien légitime».

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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