Le thème de l'organisation du sommet américano-nord-coréen a surgi de nulle part, avec un rôle très notable de la Corée du Sud, écrit mardi le quotidien Kommersant. C'est normal: la priorité de Séoul consiste à prévenir une attaque des USA contre la Corée du Nord, qui entraînerait une riposte massive contre le Sud.
Des responsables et des experts des deux pays planchent sur l'organisation de cet événement, et si leurs patrons suivaient le scénario prévu il n'y aurait pas de surprises. Mais on peut aussi s'attendre à la signature hâtive d'un accord de paix entraînant un changement radical de la situation géopolitique en Asie orientale.
Si la Corée du Nord cessait d'être un ennemi, le stationnement des forces militaires américaines en Corée du Sud ne serait plus justifié. Cette question se poserait inévitablement en Corée du Sud et aux USA. Et peu doutent que l'impulsif Trump puisse facilement l'accepter s'il jugeait l'accord bénéfique. Or, dans ce cas, il n'existerait plus d'obstacle à l'unification avec la Corée du Nord et apparaîtrait la perspective d'une puissance au PIB comparable au russe avec des missiles nucléaires pouvant atteindre le Japon, la Chine et la Russie. La sortie hypothétique du contingent américain de Corée du Sud entraînerait forcément des discussions sur la sortie des troupes du Japon, avec pour conclusion que ce dernier devra renforcer sa défense en tant que moyen de dissuasion…
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.