Tandis qu'il a été signalé le 17 mai qu'un groupe de militaires français, qui se dirigeaient vraisemblablement vers Qamichli, dans la province syrienne de Hassaké, avait été arrêté, le spécialiste du Centre syrien de gestion des crises et des guerres de prévention, Akram al-Shalli, explique dans un entretien accordé à Sputnik que les forces armées syriennes détiennent actuellement en fait beaucoup d'officiers de différents pays étrangers.
«L'armée syrienne a arrêté beaucoup d'officiers des services de renseignement des États-Unis, du Royaume-Uni, de pays arabes, d'Israël. A seul titre d'exemple, elle a environ 300 militaires français de différents rangs», a-t-il constaté.
«Or, ces rêves sont voués à l'échec parce que, maintenant, ce sont les forces gouvernementales et de leurs alliés qui sont en position de force», a souligné M.Shalli, ajoutant que la dernière frappe de missiles contre la Syrie n'avait pas causé de dégâts importants, vu que «les agresseurs avaient indiqué à l'avance quels sites seraient pris pour cible. «Cela a été fait pour que les dirigeants occidentaux puissent ne pas perdre la face devant leurs peuples.»
En cela, l'arrestation des militaires étrangers octroie un double avantage au gouvernement syrien: primo, ils n'ont pas pu mener à bien leur mission; secundo, c'est un atout supplémentaire à la table de négociations avec les forces étrangères.
«Le règlement pacifique en Syrie dépend directement de la situation sur le champ de combat. Actuellement, les agresseurs reculent constamment et ne peuvent lancer aucune offensive sur les positions de l'armée. Donc, les autorités syriennes peuvent faire valoir leurs conditions», a conclu M.Shalli.
Selon lui, 300 prisonniers, cela représenterait en effet plus de la moitié des effectifs français déployés en Syrie, entre Kobané, Hassaké et Der-ez-Zor, en comptant les forces spéciales du COS (Commandement des opérations spéciales) ainsi que celles du Service action de la DGSE.
«Le chiffre pose problème, je ne vois pas très bien comment on peut mettre la main sur 300 soldats d'un coup,» a insisté le journaliste dans un entretien accordé à Sputnik.
Pour Richard Labévière, l'information de l'agence turque de Sputnik sur un convoi d'une vingtaine de véhicules, emportant 60 soldats français, serait plus crédible.
«C'est relativement possible, voire confirmé officieusement», estime Richard Labévière qui avance une erreur de navigation. Le géopolitologue souligne qu'un tel évènement n'a en soit «rien d'extraordinaire» dans une «zone grise» d'une Syrie marquée par sept ans de guerre et où les zones de contrôles des différents belligérants s'entrecroisent.
Après que les soldats ont été arrêtés et interrogés, les Kurdes syriens y seraient arrivés et auraient confirmé que les Français les soutenaient. Ensuite, le convoi aurait pu se diriger vers Qamichli, d'après Anadolu.
Recevant jeudi son homologue syrien Bachar el-Assad à Sotchi, le Président Poutine a déclaré qu'il comptait sur le retrait des forces armées étrangères de la République arabe syrienne.