L’inculpation du journaliste Vychinski par Kiev vue par la presse française

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Perquisitions de bureaux de médias à Kiev, interpellation du rédacteur en chef de l'agence RIA Novosti Ukraine Kirill Vychinski puis son inculpation pour «haute trahison». Quel écho ont eu dans les médias français ces actions à l’encontre de journalistes qui exercent leur métier?

Tandis que certains médias français, notamment Le Monde, n’ont toujours pas couvert ni les perquisitions qui ont eu lieu mardi à Kiev dans les locaux l’agence RIA Novosti Ukraine, ni l’arrestation de son rédacteur en chef Kirill Vychinski, ni  son inculpation pour «haute trahison» en raison de son attitude loyale à l’encontre des Républiques autoproclamées du Donbass, les éditions françaises ayant traité le sujet se sont largement  appuyées sur les dépêches des agences d’information AFP et Reuters. Traitant ces événements d’une manière assez neutre, ces sources  rapportent aussi bien les actions du service de sécurité d’Ukraine (SBU) que les réactions de la partie russe et celles de l’OSCE qui s’est exprimée sur le sujet.

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Ainsi L'Express-L'Expansion a publié un papier général de l’AFP où figure la réaction du porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov qui a qualifié les actions de Kiev d’«absolument révoltantes et scandaleuses». Sont également cités les propos du représentant pour la liberté des médias de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), Harlem Désir, qui exprime «sa profonde préoccupation», appelle Kiev à «s’abstenir d'imposer des restrictions inutiles sur le travail des journalistes étrangers, qui affecte la libre circulation de l'information et la liberté de la presse» et prévient que «la lutte contre la propagande doit respecter les normes internationales et ne doit pas constituer une ingérence disproportionnée dans les activités des médias». 

La dépêche sur la réaction de Moscou, également publiée par l’AFP, a été reprise par TV5 Monde. Dans ce papier, on cite largement la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova qui souligne que la Russie «fera tout» pour que le journaliste Kirill Vychinski, qui est de nationalité russe et ukrainienne, soit libéré et pour prévenir la réitération de tels scénarios à l’encontre d’autres représentants de la presse. La dépêche reprend en outre les propos du porte-parole de la présidence russe qui souligne que «la Russie durant toutes ces années difficiles n'a jamais limité l'activité professionnelle (des journalistes ukrainiens) et nous tenons un dialogue serein». 

«Dans un contexte de relations catastrophiques, les autorités de Kiev accusent régulièrement la Russie de se servir de ses médias publics, notamment la télévision, très regardée dans les régions russophones d’Ukraine, pour alimenter les sentiments séparatistes et saper la confiance dans le gouvernement», lit-on en outre dans un autre papier de l’agence, repris par Libération

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On y mentionne également que «l’Ukraine avait ainsi déjà interdit la diffusion des principales chaînes de télévisions russes sur son territoire, bloqué les principaux réseaux sociaux russophones et expulsé plusieurs journalistes russes de son sol» et que ce pays figure à la 101e place sur 180 du classement mondial de la liberté de la presse.  

Dans le papier du correspondant de RFI à Kiev (qui contrairement aux agences Reuters et AFP n’a pas recours aux guillemets pour citer les allégations de Kiev à l’encontre de la Russie), on attire l’attention sur l’absence d’explication des raisons pour lesquelles le SBU a laissé RIA Novosti Ukraine «opérer depuis le début de la guerre en 2014, et n'a décidé d'agir que maintenant».

En outre, l’auteur évoque une information qui a échappé à plusieurs autres médias, celle l’interdiction d’entrée sur le sol ukrainien faite à un humoriste russe de renom qui s’était présenté ce même jour à un poste-frontière. «C'est donc une nouvelle journée très anti-russe en Ukraine, et un signe que les tensions entre les deux pays ne s'apaisent pas», conclut l’auteur. 

Dans la matinée du 15 mai, plusieurs agents du SBU ont fait irruption dans les locaux de l'agence de presse russe RIA Novosti Ukraine à Kiev.

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L'intervention du SBU arrive quelques heures après l'arrestation de Kirill Vychinski, chef du site RIA Novosti Ukraine, qui a la double nationalité russe et ukrainienne. Le journaliste a été interpellé à 8h30, heure de Moscou (7h30 à Paris), à proximité de son domicile. Selon son chauffeur, des inconnus se sont jetés sur l'homme avant de le mettre dans une voiture et de l'emmener.

Le 23 avril, le SBU a en outre interpellé la chef du mouvement des Volontaires de la Victoire, Elena Odnovol, accusée également de haute trahison, crime passible de 15 ans de prison en Ukraine.

Par le passé, Kiev a à plusieurs reprises pris des mesures de rétorsion à l'égard de journalistes russes, les expulsant du pays en raison de reportages qui n'étaient pas à son goût.

Moscou a systématiquement condamné ces expulsions en dénonçant la «discrimination à l'égard des médias russes».

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