S'il est vrai que les relations russo-africaines se ravivent avec les pays qui étaient déjà des alliés et des partenaires stratégiques du temps de l'URSS, on pense notamment à l'Angola, l'Algérie, le Mozambique ou encore l'Éthiopie, on assiste néanmoins à un véritable élargissement des relations Afrique-Russie. Cet élargissement est d'autant plus important que si encore récemment la Russie était surtout active dans la partie nord et sud du continent, on assiste désormais à un véritable renforcement avec toutes les autres régions du continent africain.
En fait et plus généralement, les gouvernements occidentaux, y compris européens, doivent se rendre à l'évidence: le temps où l'Europe bruxelloise était vue par beaucoup à Moscou comme un partenaire privilégié, est révolu. Aujourd'hui, la réalité est très différente, la Russie ayant misé sur une diversification massive de ses relations extérieures.
La récente déclaration d'Emmanuel Macron à ce sujet, affirmant qu'il «faille ne pas permettre à la Russie de se replier sur elle-même» fait assez sérieusement sourire. La réalité est au contraire que depuis le lancement des sanctions occidentales à l'encontre Moscou et des contre-sanctions qui s'en sont suivies, non seulement la Russie ne s'est pas repliée sur elle-même, mais au contraire, elle s'est largement ouverte au reste du monde, un monde dans lequel 90% de la population n'est pas occidentale.
Effectivement, c'est peut-être aujourd'hui un choc pour beaucoup de représentants de l'establishment occidental de devoir à faire face, dans la libre concurrence, à la Russie dans ce qu'ils considéraient jusqu'à ce jour comme leur «pré carré», mais il faudra bien s'y faire: chaque peuple, chaque nation, est libre de choisir les partenaires qui lui conviennent le mieux.
Une chose est pour autant certaine: les entreprises européennes travaillant en Russie ne souhaitent certainement pas perdre leur place sur le marché russe. Soit. La Russie elle-même n'a aucun intérêt à leur créer des obstacles inutiles.
Mais l'Occident devra aussi comprendre deux choses importantes. Le marché russe est ouvert à tous. Et de la même façon que des pays comme la Turquie, le Maroc, l'Égypte, le Brésil et plusieurs d'autres ont profité des positions perdues en Russie par nombre d'entreprises occidentales —principalement européennes, il faut savoir que la liste de pays qui pourront tirer profit de cette réalité ne fera à terme que s'élargir.
Et toutes les raisons sont réunies pour cela. Cette interaction est voulue et saluée par un grand nombre d'Africains, sans oublier que la Russie ne vient pas en puissance-colonisatrice, mais en tant que partenaire qui souhaite traiter d'égal à égal. La Russie n'a pas de leçons à donner aux Africains, cela n'a d'ailleurs jamais été son but. L'essentiel est que ces échanges soient bénéfiques pour les deux parties et qu'ils puissent apporter un nouveau souffle sur le continent —un continent riche, convoité, mais dont la souveraineté continue d'être violée par un certain nombre de pays pensant qu'ils sont au-dessus des autres. Enfin, les moyens sont là aussi.
Pour le reste, Russes et Africains discuteront des détails à Saint-Pétersbourg.
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