Tandis que la décision de Washington de transférer aujourd'hui son ambassade de Tel Aviv à Jérusalem a déjà provoqué une vague de troubles à la frontière entre Israël et la bande de Gaza, Recep Tayyip Erdogan s'est exprimé catégoriquement sur le rôle que tiennent les États-Unis au Proche-Orient.
«En entreprenant leur récente démarche [transfert de l'ambassade, ndrl], les États-Unis ont décidé de faire partie du problème, pas de la solution, et ont perdu leur rôle de médiateur dans le processus du règlement pacifique au Proche-Orient», a martelé le Président turc lundi lors d'une intervention devant le think tank britannique Chatham House.
M.Erdogan a condamné encore une fois cette décision «regrettable» du Président américain qui va à contre-courant «du droit international et des résolutions de l'Onu» et a souligné qu'elle «causera davantage de tensions et jettera encore plus d'huile sur le feu qui brûle entre les deux communautés».
Selon lui, la communauté internationale doit faire tout son possible pour «endiguer l'agression croissante d'Israël».
«La mise en place d'un État palestinien indépendant avec comme capitale Jérusalem est le seul moyen d'établir une paix durable et stable», a conclu M.Erdogan.
En décembre 2017, Donald Trump ne s'est pas inscrit dans la ligne de ses prédécesseurs, en reconnaissant Jérusalem comme capitale de l'État hébreu. Dans la foulée des États-Unis, plusieurs pays d'Amérique latine ont annoncé eux aussi le transfert de leurs missions diplomatiques.
Des 193 pays composant l'Assemblée générale de l'Onu, 128 ont voté fin décembre une résolution condamnant la décision américaine, dont des alliés des États-Unis comme la France et le Royaume-Uni. Seuls sept pays se sont alignés sur la décision de Washington.