Selon elle, la Russie a sombré dans le chaos pendant cette période, c'était un pays en désintégration. La Russie était ignorée par l'Occident à cette époque, rappelle l'experte.
«La Russie avait hérité en 1991 du siège permanent de l'Union soviétique au Conseil de sécurité de l'Onu. Lorsque l'Otan a décidé de bombarder Belgrade, elle aurait dû appeler le Conseil de sécurité. Les pays de l'Otan y ont renoncé, ce qui a été un point tournant pour Poutine <…>. Ils voulaient montrer à la Russie à quel point c'était sans importance, a-t-il dit une fois. Un peu plus tard, il est devenu Premier ministre puis Président. Son but était simple: la Russie ne devrait jamais plus être négligée.»
«J'essaie juste de le juger équitablement», souligne l'historienne. «Il aime son pays et fait ce qu'il pense juste pour sauvegarder son intégrité et le protéger.»
Elle recommande à l'Occident de s'asseoir avec Poutine à une table de négociations et peser honnêtement leurs intérêts. «Poutine n'est pas une personne irrationnelle, vous pouvez lui parler. Les sanctions n'apportent rien à l'Occident, au contraire: vous perdez un partenaire qui peut être utile dans d'autres domaines. Et les sanctions obligent les Russes à réformer leur économie. Au final, la Russie pourrait même sortir renforcée de la crise.»