Remplacer les instruments de contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) relatifs au Plan global d’action conjoint (JCPOA) sur le programme nucléaire iranien serait inadmissible, a déclaré vendredi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova commentant les récentes allégations du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
«Nous considérons qu’il est inacceptable de remplacer les instruments de garantie et les procédures de contrôle de l’AIEA, qui ont pleinement démontré leur efficacité, par des allégations, des spéculations et d’autres informations non vérifiées qui abondent malheureusement dans les médias. Nous estimons qu’il faut régler toutes les questions relatives aux inspections menées par l’AIEA en Iran par les méthodes prévues par l’agence», a indiqué Mme Zakharova.
Selon elle, «seuls les pays membres de la commission conjointe à six [P5+1: les États-Unis, la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi que l’Allemagne, ndlr] et l’Iran» peuvent discuter des problèmes de la réalisation du JCPOA. Ce plan encadre les activités nucléaires iraniennes en contrepartie d'une levée progressive des sanctions frappant l’Iran.
«Je voudrais souligner que l’Iran est actuellement le pays le plus contrôlé par l’AIEA», a rappelé la diplomate.
Elle a ajouté que Moscou continuera de respecter ses engagements pris dans le cadre de ce document et se tiendra à cette politique «tant que les autres membres de l’accord agiront en stricte conformité à l’accord et à la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’Onu».
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré le 30 avril à la télévision que le JCPOA conclu en juillet 2015 entre la République islamique et le groupe P5+1 reposait sur des mensonges de Téhéran. Il a affirmé que les services secrets israéliens avaient mis la main sur d’immenses archives composées de près de 100.000 documents en format papier et numérique prouvant que le programme nucléaire iranien avait une composante militaire secrète sous le nom de code «projet Amad». Selon M.Netanyahu, les travaux sur le «projet Amad» se seraient déroulés de 1999 à 2003 et auraient été interrompus à cause de la pression internationale croissante sur l’Iran.