Le Liban se prépare aux législatives. Cependant, beaucoup craignent qu'au lieu de faire sortir le pays de la crise politique permanente la nouvelle loi selon laquelle se dérouleront les élections provoquera davantage de chaos, écrit le quotidien Kommersant.
Le vote devait avoir lieu en 2013 mais les députés ont prolongé plusieurs fois leurs pouvoirs dans l'impossibilité de trouver un terrain d'entente sur la nouvelle loi encadrant les élections. Depuis les dernières législatives, le Liban a connu plusieurs changements de gouvernement et a vécu pendant plus de deux ans sans président faute d'entente entre les principaux acteurs politiques du pays. Pendant la crise présidentielle déjà, certains pensaient que la nouvelle loi sur les élections pourrait permettre de stabiliser le Liban.
Le système politique du Liban est le résultat d'un compromis ethno-confessionnel. Traditionnellement, le Président (élu par le parlement) est issu de la communauté chrétienne maronite, le premier ministre est un musulman sunnite et le président du Parlementest un musulman chiite. Le Parlementest réparti de manière parfaitement égale entre les chrétiens et les musulmans.
On estime que les résultats des élections précédentes ne tenaient pas compte de la position d'une grande partie des électeurs libanais. En arrivant dans un bureau de vote, un citoyen libanais pouvait choisir plusieurs candidats de différentes listes politiques dans son district électoral. La simple majorité remportait la victoire. Désormais, les Libanais donnent deux voix: une pour la liste politique dans l'ensemble et une autre pour le «favori» de cette liste. Pour chaque 10% de voix, la liste obtient la possibilité de présenter son candidat au Parlement du district électoral. Les «favoris» de chaque liste passent. Mais la situation est telle que dans un district électoral certains partis s'unissent pour former une liste commune, alors que dans un autre ces mêmes partis s'opposent. Les candidats d'une même liste s'affrontent activement entre eux. Certains disent que l'équilibre ethno-confessionnel a été enfreint dans certains districts électoraux.
Les Libanais craignent que leur pays devienne une arène d'affrontement violent entre l'Arabie saoudite et l'Iran, et jugent également inévitable un conflit du Hezbollah et de l'Iran contre Israël. Comme le fait remarquer l'observateur politique libanais Tawfik Chouman, deux projets politiques continuent de rivaliser dans le pays: le «projet de résistance» (avec le Hezbollah et l'Iran) et le projet soutenu par les pays arabes du Golfe, notamment l'Arabie saoudite. «Les forces qui prendront le dessus décideront du sort du Liban», conclut l'expert.
*Organisation terroriste interdite en Russie
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.