La Suisse a fourni à une société privée en Syrie, en 2014, 5 tonnes d'isopropanol, possible précurseur du gaz sarin, a indiqué à Sputnik Fabian Maienfisch, porte-parole du Secrétariat d'État à l'économie SECO (Suisse).
L'isopropanol, ou alcool isopropylique, est un composé chimique sans couleur et inflammable largement utilisé dans l'industrie pharmaceutique, a-t-il expliqué. D'usage commun et qui n'est pas interdit par la convention sur les armes chimiques, il «n'est donc pas soumis au régime du permis selon la loi sur le contrôle des biens».
«Étant donné que l'isopropanol peut être utilisé à des fins abusives, il est soumis à une obligation de déclaration lors d'indication d'une telle utilisation», a indiqué M.Maienfisch.
Le Secrétariat d'État à l'économie de Suisse n'avait pas de griefs contre cette livraison car rien n'indiquait que cette société syrienne était engagée dans un programme militaire ou utiliserait l'agent chimique à des fins illégales, selon lui.
La société pharmaceutique syrienne ne figurait pas non plus sur les listes de sanctions internationales, selon lui.
«L'OIAC (Organisation pour la prohibition des armes chimiques) a confirmé la destruction des entrepôts de produits pour la fabrication d'armes chimiques appartenant à l'État syrien», a encore souligné le responsable.
Mais il peut être aussi utilisé pour fabriquer du gaz sarin, une substance incolore et volatile, de la famille des organophosphorés, un neurotoxique pour l'homme et l'animal. Même à très faible dose il peut être fatal.