Le 22 avril dernier, après une semaine de débats houleux, l'Assemblée nationale a adopté en première lecture le projet de loi Asile et immigration défendu par le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb.
Cette initiative de la majorité et de l'exécutif, qualifiée d'«inhumaine» par l'opposition de gauche et de «petite» par celle de droite est reçue de manière mitigée par l'opinion publique, comme le montrent les témoignages recueillis par Sputnik dans cette vidéo.
Plusieurs personnes interrogées estimaient qu'il s'agissait d'une loi supplémentaire qui ne sera pas forcément suivie d'effet. L'une expliquait qu'un pays, «s'il se sent menacé, va construire des lois» avant d'ajouter «mais les Hommes contournent les lois», tandis que l'autre s'indignait:
«Ça ne sert à rien de s'amuser à faire des lois et des lois et des lois. Ils recommencent des choses qui existent déjà.»
«La France reste beaucoup plus accueillante que d'autres pays. Je pense qu'à part la France et l'Allemagne, tous les autres pays ont des lois beaucoup plus strictes.»
Cette loi inquiète au-delà des clivages politiques. Le premier à avoir accepté de se prêter à notre jeu du micro-trottoir mentionnait les risques que font peser les lois sécuritaires sur les libertés fondamentales et disait du texte Asile et immigration:
«J'ai surtout entendu parler des polémiques qu'elle a suscitées pour ce qui est du respect des Droits de l'Homme et de la restriction des libertés pour les migrants. Si les polémiques sont fondées, c'est effectivement assez inquiétant.»
Avant d'être promulguée, le projet de loi Asile et immigration défendu par la majorité parlementaire et l'exécutif doit encore franchir l'étape du Sénat, où l'opposition a promis d'amender très largement le texte. Mais à la fin de la navette parlementaire, c'est bien le Palais-Bourbon qui aura le dernier mot.