Milo Djukanovic, Président du Monténégro entre 1998 et 2002, qui a retrouvé le pouvoir suite à l'élection présidentielle du 15 avril, a fait part de son intention de normaliser les relations avec la Russie.
«Les relations entre le Monténégro et la Russie sont tributaires d'une tradition d'amitié qui date de plusieurs siècles […] En tant que Président, je tenterai d'y ajouter mon apport», a souligné le Président élu.
«Cela s'est passé puisque le Monténégro après la déclaration de son indépendance il y a 12 ans, à laquelle la Russie a beaucoup contribué, a fait un choix stratégique en faveur de l'adhésion à l'Otan et à l'UE», a-t-il expliqué.
Selon lui, les citoyens russes ont toujours été les bienvenus au Monténégro.
«Je veux rappeler que même pendant la période de l'aggravation des relations bilatérales, qui est avant tout une conséquence du changement du contexte mondial et du retour à une logique de guerre froide dans les relations entre la Russie et l'Occident, les citoyens et les touristes russes ont été toujours accueillis chaleureusement et avec respect au Monténégro. C'est pourquoi, en ce qui concerne le Monténégro et moi personnellement, les discussions concernant la normalisation des relations sont une tentative de frapper à une porte ouverte», a ajouté le Président élu.
Il a également souligné que cette normalisation ne pouvait avoir lieu que si le choix du peuple de son pays est respecté.
«Nous attendons que notre choix de poursuivre notre propre voie soit respecté par tout le monde et, en particulier, par ceux que nous considérons comme nos amis. Comme l'a fait récemment remarquer le Président Poutine, c'est une condition préalable pour le développement de relations mutuellement profitables», a-t-il déclaré, en soulignant que sa victoire témoignait du soutien que les Monténégrins accordaient à la politique pro-occidentale.
D'après les résultats du vote du 15 avril, Milo Djukanovic a obtenu 53,9% de suffrages. Six fois chef du gouvernement et déjà une fois Président, il a conduit le Monténégro à l'indépendance de la Serbie en 2006, puis à l'adhésion à l'Otan, effective depuis un an. Il entend désormais faire de son pays de 620.000 habitants un membre de l'UE, d'ici à 2025.