Il est important pour Londres de «ravaler» sa fierté et d'établir des relations avec le Président syrien, a écrit la revue The House dans un article paru jeudi où elle se réfère à l'ancien ambassadeur du Royaume-Uni en Syrie, lord Andrew Green.
«La réalité est qu'Assad est là pour tenir. Ses forces ont fait des progrès importants sur le terrain, avec le soutien de la Russie et de l'Iran, tous deux acteurs clés de la région. Même les Israéliens ont appris depuis longtemps» à coexister avec la Syrie, a-t-il indiqué.
Le gouvernement affirme avoir agi dans l'intérêt national pour empêcher l'utilisation d'armes chimiques en Syrie et pour confirmer le consensus mondial sur le non-recours à ces armes, a poursuivi Andrew Green, qui a été ambassadeur à Damas de 1991 à 1994.
«Oui, en effet, mais que se passera-t-il s'il y a un autre incident de ce genre? […] Prendrons-nous le risque supplémentaire et probablement plus sérieux d'une confrontation avec la Russie?», s'est-il demandé.
Il a dit douter de la nécessité d'une nouvelle frappe contre la Syrie.
«N'avons-nous rien appris de l'Irak et de la Libye?», a-t-il déclaré, cité par The House.
Évoquant la situation actuelle dans les relations bilatérales, il s'est dit certain que le Royaume-Uni devait rouvrir son ambassade à Damas.
Les Casques blancs ont été les premiers à rapporter l'attaque chimique présumée à Douma le 7 avril qui a servi de prétexte pour les États-Unis et leurs alliés pour frapper la Syrie dans la nuit du 13 au 14 avril. Les militaires russes ont qualifié de fausses les photos de victimes de la prétendue attaque chimique publiées par cette organisation sur les réseaux sociaux.