Le ministre russe des Affaires étrangères a signalé dans un entretien à Sputnik que les militaires américains ne permettraient pas une confrontation militaire entre la Russie et les États-Unis, bien que des hommes politiques «incitent» les dirigeants du pays à «davantage de confrontation, confrontation physique comprise».
«C'est irresponsable. Ils poursuivent leurs objectifs de politique intérieure, cherchent à les atteindre. Des luttes très violentes se poursuivent entre les partis, au sein du Congrès, et ils spéculent activement sur le facteur russe en comprenant que c'est un terrain pouvant permettre de s'unir sur la base de la russophobie», a déclaré le ministre.
Il estime cependant que cette campagne antirusse est «à bout de souffle».
«Elle a été nourrie artificiellement avec des sanctions absolument sans précédent, dans l'espoir que des choses de ce genre nous pousseraient à développer des relations en acceptant leurs conditions ce qui est, du moins, imprévoyant et naïf ».
«Quand un homme court 100 mètres ou 10.000 mètres, ou, mieux encore, 42 km, il commence à haleter à chaque nouveau pas, mais il court, court encore et en fin de compte ses forces l'abandonnent. Il me semble que nous observons une chose semblable bien que ceux qui orchestrent cette campagne antirusse veuillent l'intensifier, mais ce faisant ils risquent de se surmener», a-t-il expliqué.
Sergueï Lavrov a ajouté que Washington déclarait qu'il voulait entretenir de bonnes relations avec la Russie tout en exigeant qu'elle reconnaisse «tous ses péchés et toutes ses erreurs».
«Ils partent de leur infaillibilité et du fait que seule la Russie est coupable de ce qui se fait, qu'elle agit contrairement à leurs vœux et qu'elle est une puissance révisionniste qui s'oppose à l'ordre mondial moderne. Plus grave encore, par ordre mondial ils n'entendent pas la Charte de l'Onu, mais uniquement ce qu'ils trouvent nécessaire pour maintenir ou tenter de maintenir leur domination», a noté le chef de la diplomatie russe.
Selon lui, les États-Unis n'aiment pas que «quiconque s'évertue à faire valoir ses intérêts».
«Dans notre cas, nous ne cherchons pas à faire valoir nos intérêts à coup d'ultimatums, nous proposons de trouver un équilibre entre les intérêts de chacun pour nous entendre, et eux disent qu'on va s'entendre quand vous (la Russie, ndlr) direz que vous êtes absolument d'accord avec la manière dont nous avons organisé le monde. En voilà le problème», a constaté le ministre.