Les frappes occidentales de missiles contre la Syrie, qui risquent d’aggraver la crise syrienne, ont pour mission de transmettre un message politique à la Russie, ont déclaré mardi à Sputnik les responsables de trois partis kurdes syriens qui condamnent l’attaque lancée par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni.
«Les forces occidentales n’ont pas attaqué la Syrie en raison de l’attaque chimique présumée ou dans le but d’établir la justice. Ils l’ont fait pour montrer à la Russie leur présence au Proche-Orient et notamment en Syrie. C’était une sorte de message politique», a notamment indiqué Fethi Muhammed, responsable du Parti de l'union démocratique (PYD).
Fuat Eliko, responsable du Conseil national des Kurdes syriens (ENKS), estime lui aussi que la coalition occidentale a lancé son attaque aux missiles pour faire passer un message à Moscou et que la crise diplomatique dans les relations entre la Russie et des pays européens a influé sur la décision d’attaquer la Syrie.
«Par cette attaque, les États-Unis voulaient transmettre un message politique à la Russie qui avait beaucoup renforcé ses positions en Syrie et au Proche-Orient», a-t-il noté.
Mustafa Hanifi, chef du Parti démocratique-progressiste kurde, a déclaré que l’emploi de la force n’était pas un bon moyen de régler la crise syrienne.
«Nous avons publié une déclaration de protestation contre la frappe balistique sur la Syrie. Notre parti condamne toute attaque visant la Syrie, quel que soit le pays ou le groupe de pays d’origine», a indiqué M.Hanifi.
La Russie a démenti les informations concernant une bombe au chlore qui aurait été larguée par les forces gouvernementales syriennes. Les militaires russes ont qualifié de fausses les photos de victimes de la prétendue attaque chimique à Douma, publiées par les Casques blancs sur les réseaux sociaux. Moscou estime que l'objectif de ces informations mensongères est de protéger les terroristes et de justifier d'éventuelles actions extérieures.
Une mission de l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) est arrivée le 14 avril, soit après le bombardement occidental, à Damas pour enquêter sur l'attaque prétendue à Douma.