Condamné le 24 janvier par la justice brésilienne pour s'être fait offrir un appartement par une entreprise de BTP, Luiz Inácio Lula da Silva est incarcéré depuis le 7 avril et devra purger une peine de douze ans de prison. Deux ans après la destitution de Dilma Roussef, Sputnik revient sur les enjeux politiques de ce nouveau coup de théâtre.
Retrouvez l'intégralité de l'émission en vidéo sur notre chaîne YouTube Radio Sputnik
«Pour avoir des faveurs à Brasilia, il faut payer». C'est ainsi que le système politique brésilien fonctionne, ce qui relativiserait les erreurs de l'ancien président Lula. Pepe Escobar, chroniqueur géopolitique d'origine brésilienne, considère que la corruption fait système au Brésil. Il constate qu'il n'y a pas de loi sur le financement électoral: «c'est le Far West absolu». Il ajoute ainsi qu'un grand nombre de formations politiques du pays sont trempées dans des scandales similaires: «la plupart des partis politiques profitaient de toutes ces combines liées aux grandes entreprises brésiliennes, liées à Petrobras, et tout ça lié au parlement brésilien pour acheter des votes. Si le Parti des Travailleurs était impliqué, tous les autres l'étaient aussi».
Quelles sont les sources de cette crise politique, économique et sociale au Brésil depuis 2014? Pepe Escobar parle de «la forme la plus sophistiquée de guerre hybride» et de «soi-disant démocratie brésilienne». Il y voit la main des «États-Unis, via la National Security Agency, via Wall Street». Il rappelle ainsi les portables et communications de Lula et de Dilma Roussef, surveillées par l'agence de renseignements américaine. Le chroniqueur géopolitique fait référence également à la découverte de gisements immenses de pétrole au large du Brésil, qui suscitent les convoitises des pays voisins.