Le Brésil, Cuba, le Mexique, le Venezuela, la Colombie, le Paraguay, le Costa-Rica vont tous choisir leurs dirigeants en 2018. L'avènement au pouvoir de nouveaux chefs politiques va-t-il régler les multiples crises politique, économique et sociale qui secouent actuellement le continent latino-américain?
Retrouvez l'intégralité de l'émission en vidéo sur notre chaîne YouTube Radio Sputnik:
Le président cubain Raul Castro, âgé de 86 ans, a annoncé qu'il ne se représenterait pas et qu'il devrait quitter le pouvoir le 19 avril. Au Venezuela, la justice vénézuélienne a exclu la coalition d'opposition de la prochaine présidentielle. Au Brésil, où Lula, l'ancien Président, risque de ne pas pouvoir se représenter à cause de scandales politico-financiers, l'un des prétendants au pouvoir est le député d'extrême droite Jair Bolsonaro.
Alors est-on aujourd'hui en train d'assister au retour de régimes autoritaires et des populismes dans la région? Pour Christian Girault, géographe, directeur de recherche émérite au CNRS et à l'Université Sorbonne Nouvelle, spécialiste des Caraïbes, il y a des risques, «surtout au Brésil, peut-être à cause de ce qui est arrivé en 2016 avec la destitution dans des conditions juridiques extrêmement douteuses de la présidente Dilma Roussef. Ça a été extrêmement douloureux. Et ça a amené une sorte de dépression collective, politique, puisqu'on a maintenant un Président Michel Temer qui a très peu de légitimité, très peu d'appui populaire.»
Le 26 janvier dernier, lors d'une rencontre avec le président argentin Mauricio Macri à Paris, Emmanuel Macron a déclaré souhaiter plus de sanctions de l'UE et de pression internationale sur Caracas.
À écouter à partir de 25: 18
LIVE | Conférence de presse conjointe avec @mauriciomacri, Président de la République d’Argentine. https://t.co/hywKewcQww
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 26 janvier 2018
Des propos qui confirment ce qu'avait déjà déclaré le Président en août dernier, qualifiant le Venezuela de «dictature». S'agit-il d'une ingérence dans les affaires internes du Venezuela? Et comment de telles déclarations sont-elles accueillies auprès de la population?
Selon Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) sur les questions ibériques (Amérique latine et Espagne), il s'agit d'une «ingérence minimale, qui est plutôt déclarative et qui est plutôt dirigée vers l'opinion publique et par un certain nombre d'acteurs intéressés par le sujet, mais qui n‘apportera pas, à mon avis, de changements majeurs dans le déroulement des choses au Venezuela. Qui plus est, tout le monde sait que les déclarations de ce type ont rarement des incidences concrètes, elles provoquent des réactions inverses […] Les résultats ne sont pas très probants et visent surtout, pèsent surtout, non pas sur les dirigeants des pays, mais sur la population».