«Ce n'est pas rien!», s'exclamait Élisabeth Borne, la ministre des Transports, il y a quelques jours sur France Info, concernant les garanties pour les cheminots qui rejoindront la concurrence.
Mercredi 11 avril, l'Assemblée nationale a voté une série de garanties pour les cheminots SNCF qui voudraient aller travailler pour une autre entreprise ferroviaire. Ce «sac à dos social», comme l'appelle la ministre, comporte le maintien du niveau du salaire au moment du transfert, le régime spécial de retraite, la garantie de l'emploi et les «avantages» historiques comme la facilité de circulation et l'accès à des médecins spécialisés.
«C'est un amendement logique si vous voulez réussir l'ouverture à la concurrence. Comme les opérateurs privés vont arriver sur le marché en n'ayant pas leur personnel, on est obligés de trouver des volontaires.»
Si le salarié y perdait, «on n'aurait évidemment pas accepté un transfert, c'est logique», estime Rémi Aufrère-Privel, pour qui ce vote va cependant dans le bon sens. Pour l'instant. Car il reste quelques propositions qui restent sans réponse de la part du gouvernement, qui «joue la montre».
«On aurait préféré régler les sujets le plus rapidement possible par la négociation. Mais manifestement, il y a un effet stratégique qui nous gêne encore beaucoup.»
«Il renvoie aux calendes grecques, c'est-à-dire au débat sénatorial du mois de mai, certains amendements qui sont pour nous assez importants […]», poursuit M. Aufrère-Privel, «On aurait pu s'épargner la perte de temps» et «réduire l'angoisse de nos collègues».
Ce «sac à dos social» devrait être complété d'ici l'examen du projet de loi de réforme ferroviaire au Sénat fin mai, en fonction des concertations en cours avec les organisations syndicales, a indiqué la ministre des Transports, Élisabeth Borne, qui constate que ces derniers «n'ont pas une position uniforme», et que les cheminots «ne débattent pas du principe» de la concurrence, mais se demandent «comment cela va se passer pour eux».