Tandis que la communauté internationale retient son souffle en prévision d'une riposte américaine en cours de préparation après une attaque chimique présumée en Syrie, la Russie ne peut malheureusement exclure aucune possibilité en ce qui concerne les projets des États-Unis, a affirmé jeudi Vassili Nebenzia, l'ambassadeur russe à l'Onu.
«Par malheur, nous ne pouvons rien exclure puisque nous avons vu nous-mêmes des messages de Washington, ils ont été très belligérants. Ils savent que nous sommes là [en Syrie] et j'espère qu'il y aura un dialogue par des voies correspondantes afin d'éviter tout danger», a-t-il affirmé aux journalistes, ajoutant que le scénario où les forces américaines effectueraient une frappe contre la zone abritant des militaires russes était inimaginable.
Même la menace de passer à un tir de missile contre le territoire syrien est une violation de la charte des Nations unies, a-t-il mis en exergue. Dans un futur proche, la Russie demande le Conseil de sécurité de tenir une réunion ouverte avec la participation du secrétaire général de l'Onu afin de discuter de la situation.
«Notre priorité immédiate est d'éviter le danger d'une guerre», a pointé M.Nebenzia.
Donald Trump a menacé lundi de prendre des mesures militaires contre les autorités syriennes après le recours supposé à des substances toxiques dans la ville syrienne de Douma. Moscou a mis en garde Washington au sujet des graves retombées qu'aurait une frappe contre la Syrie, si des citoyens russes en étaient victimes. Mercredi, le Président a conseillé à Moscou de se préparer à une attaque américaine de missiles contre la Syrie. Il a indiqué sur son compte Twitter que ces missiles seraient «bons, nouveaux et intelligents».
Damas a qualifié les accusations contre l'armée syrienne liées aux armes chimiques d'ennuyeuses et de non convaincantes. La partie syrienne a plus d'une fois souligné que tout son arsenal chimique avait été évacué du pays en 2014 sous le contrôle de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).