Le Prince héritier saoudien visé par une plainte pour «complicité de torture»

© AP Photo / Alastair GrantSaudischer Prinz Mohammed bin Salman in London
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Une plainte a été déposée à Paris pour «complicité de torture» contre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, une ONG accusant l'armée saoudienne qu'il dirige d'avoir «sciemment attaqué des cibles civiles» au Yémen, selon des avocats de l'association.

L'ONG yéménite Legal Center for Rights and Development a déposé lundi une plainte avec constitution de partie civile, au pôle du tribunal de grande instance de Paris spécialisé dans les crimes de guerre, contre Mohammed ben Salmane, également ministre de la Défense et qui achève mardi une visite officielle de trois jours en France.

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Dans cette plainte, révélée par France Inter et L'Express, l'ONG déplore «la mort de nombreux civils notamment par le bombardement de résidences, de marchés, d'hôpitaux, de commerces et d'écoles» lors de frappes aériennes effectuées par la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite qui opère au Yémen depuis mars 2015.

L'ONG cite en exemple les frappes qui ont visé le 28 septembre 2015 une cérémonie de mariage, entraînant la mort de 131 civils, ou encore celles du 15 mars 2016 sur un marché dans lesquelles 97 personnes dont 25 enfants ont trouvé la mort.

Selon les avocats Joseph Breham et Hakim Chergui, «ces attaques indiscriminées sont constitutives d'actes de torture».

Ils font valoir que Paris a ratifié la Convention contre la torture et est donc compétente pour enquêter sur toute personne accusée de ce type d'infractions à partir du moment où celle-ci se trouve en France.

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Cette plainte a toutefois peu de chances d'aboutir car Mohammed ben Salmane bénéficie d'une immunité diplomatique qui lui permet notamment d'échapper à des poursuites judiciaires à l'étranger, souligne l'AFP.

Depuis 2014, le Yémen est en proie à un conflit armé opposant d'une part les rebelles houthis et les militaires loyaux à l'ex-Président Ali Abdallah Saleh, tué le 4 décembre dernier, et d'autre part les forces gouvernementales et les milices populaires loyales au Président en exercice Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu par la coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite.

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