L'ONG yéménite Legal Center for Rights and Development a déposé lundi une plainte avec constitution de partie civile, au pôle du tribunal de grande instance de Paris spécialisé dans les crimes de guerre, contre Mohammed ben Salmane, également ministre de la Défense et qui achève mardi une visite officielle de trois jours en France.
L'ONG cite en exemple les frappes qui ont visé le 28 septembre 2015 une cérémonie de mariage, entraînant la mort de 131 civils, ou encore celles du 15 mars 2016 sur un marché dans lesquelles 97 personnes dont 25 enfants ont trouvé la mort.
Selon les avocats Joseph Breham et Hakim Chergui, «ces attaques indiscriminées sont constitutives d'actes de torture».
Ils font valoir que Paris a ratifié la Convention contre la torture et est donc compétente pour enquêter sur toute personne accusée de ce type d'infractions à partir du moment où celle-ci se trouve en France.
Depuis 2014, le Yémen est en proie à un conflit armé opposant d'une part les rebelles houthis et les militaires loyaux à l'ex-Président Ali Abdallah Saleh, tué le 4 décembre dernier, et d'autre part les forces gouvernementales et les milices populaires loyales au Président en exercice Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu par la coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite.